Trois pilotes, Daniel Ricciardo, Fernando Alonso et Lewis Hamilton, ont produit une course fantastique, digne d'Hollywood, dimanche au Grand Prix de Hongrie de Formule 1, en conjuguant talent, foi et expérience pour surmonter des conditions extrêmes et monter sur le podium.
Deux d'entre eux ont déjà été champion du monde, l'Espagnol des Asturies (2005, 2006) et l'Anglais de Stevenage (2008). Le troisième a tout ce qu'il faut pour le devenir un jour, annoncent les spécialistes de la F1 que le jeune Australien n'en finit plus d'étonner, à chaque course, et de réjouir par son sourire permanent, quoi qu'il arrive.
"Je suis un pilote différent, un sportif différent, une personne différente. J'ai l'impression que je fais partie de ce monde-là", a dit Ricciardo dimanche. Et comment. Sa démonstration de pilotage et de stratégie lui a permis, en pneus neufs, de prendre le meilleur sur Hamilton, au 67e tour, puis Alonso, au 68e tour, pour remporter haut la main le plus beau GP de l'année, son 2e en F1.
Comme Ricciardo n'a que 25 ans, une +cuite+ mémorable était ensuite prévue, et même annoncée, avec ses potes australiens venus passer des vacances en Europe. Car le fils d'immigrés italiens ne fait pas dans la langue de bois ou le "corporate", il incarne d'ailleurs parfaitement la filière Red Bull de jeunes pilotes qui ne doutent de rien.
- Ricciardo peut encore y croire -
Le natif de Perth a bouclé dimanche, en vainqueur, une course somptueuse, et il pointe plus que jamais au 3e rang du championnat, à 60 points seulement de "Lewis la poisse". Il a marqué 9 fois sur 11 (dont 2 victoires et 3 podiums) et son premier podium de la saison, sa 2e place en Australie, a été annulé parce qu'il consommait trop de carburant... et que son équipe a mal joué le coup.
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Ricciardo est donc, objectivement, le seul rival sérieux, crédible, de l'armada Mercedes-AMG, alors qu'il reste huit GP à disputer et donc 225 points maximum à rafler, puisque la dernière manche comptera double. "Avec les 50 points d'Abou Dhabi, le championnat va encore rester ouvert un moment", a dit l'Australien dimanche. Surtout si Red Bull Racing continue à combler son retard sur Mercedes-AMG, avec l'aide de Renault. Son génial ingénieur, Adrian Newey, a retrouvé le sourire, et son budget est illimité, alors tout est possible.
C'est le championnat du monde le plus paradoxal de ces dernières années, car Mercedes-AMG domine (9 victoires en 11 courses, dont 6 doublés) mais aucune course n'a été ennuyeuse et rien n'est encore fait pour le titre pilotes, le plus excitant. Et il se passe toujours quelque chose sur la piste, grâce notamment à Alonso et Hamilton, deux champions hors normes qui ne sont jamais meilleurs que quand c'est compliqué, tendu et piégeux.
- Casting de rêve pour Briatore -
"La vie est un combat", disait Mère Teresa. Ces deux pilotes très croyants le démontrent à chaque GP, à leur manière, en surmontant calmement tous les obstacles qui se présentent devant eux. Lewis est parti des stands dimanche, 21e et avant-dernier, mais il est encore monté sur le podium, comme à Hockenheim une semaine plus tôt quand il était parti 20e, en fond de grille.
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La Ferrari de "Nando" n'est pas très performante, tant pis. Elle est fiable, alors le fan de cyclisme met la tête dans le guidon et il roule, sans râler, pour marquer à tous les GP, 10 points en moyenne, c'est toujours ça de pris. Ses pneus tendres sont usés, ou même détruits, en fin de course, car ils ont une trentaine de tours dans les jantes, tant pis. Alonso résiste, soigne ses trajectoires, ses freinages, et utilise au mieux le moindre kilowatt récupéré par son moteur hybride.
"C'est le combat entre pilotes qui draine les foules, pas le travail des ingénieurs qui laisse tout le monde de marbre", disait Flavio Briatore en 2010. Sur ce coup-là, l'ex-patron de Benetton F1 avait raison et Bernie Ecclestone s'en souvient, alors il veut lui demander de doper les audiences de la F1.
Avec Ricciardo, Alonso et Hamilton, mais aussi Vettel, Räikkönen et Button, trois autres champions du monde, Rosberg, Bottas, Hülkenberg et Grosjean, quatre autres jeunes loups très motivés, c'est vraiment un casting de rêve. Il faut juste savoir le vendre. Ca tombe bien, Briatore est un excellent commercial... qui s'ennuie au soleil. Au boulot, Flavio!