Les mots «balto», «narval» ou «Marigny» ne sont que peu utilisés au quotidien. Pourtant, de très nombreux bars-tabacs et bistrots portent l'un de ces noms.
Dans les faits, la raison est purement commerciale et remonte aux années 1950 à 1970. A cette époque de reconstruction économique, la Seita (Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes) proposait en effet une aide financière substantielle aux bar-tabacs en difficulté. Régie d'État à sa création en 1926, elle disposait du monopole de la culture de tabac en France jusqu'en 1970 et donc d'un pouvoir assez important sur le secteur.
En contrepartie, la régie imposait que l’établissement prenne le nom d’une marque de cigarette ou de tabac qu’elle détenait. Les bars-tabacs ont alors été nombreux à saisir cette opportunité, et une grande partie d’entre eux a changé de nom pour faire de la pub à ces marques.
Malgré tout, gérante du #bar-tabac Le Balto à Caussade (82), Patricia a décidé de passer la main, après 11 années passées à la tête de l’un des plus anciens bars de la #ville.
Nathalie et Stéphane qui ont été séduits par cette opportunité.
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des marques souvent disparues
«Balto» était une marque de tabac blond, introduite en France dans les années 1930, et faisait référence à la ville de Baltimore, productrice historique de tabac. Avec son origine américaine et son emblème de navire à voile, cette marque a sans doute séduit les tenanciers pour son exotisme. Le nom «Marigny» était quant à lui censé évoquer les quartiers huppés de la capitale, car la marque était positionné sur le secteur du haut de gamme.
VILLEPARISIS - Tabac Le Narval
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Quant au «Narval», en référence au cétacé du même nom, il s'agissait d'une marque de tabac à pipe. Et si, des décennies plus tard, ces marques ont disparu, pour la plupart, la tradition perdure.