Après la «shrinkflation» et la «cheapflation», une nouvelle pratique trompeuse mais légale, a été repérée. La «strechflation» est pointée du doigt.
Il va falloir redoubler de vigilance pour faire des économies dans les supermarchés. Une nouvelle méthode surnommée «strechflation» commence à se populariser. L’expression vient de la contraction de «stretch» en anglais qui signifie «étirer» et du mot «inflation» et consiste à augmenter le poids d’un produit tout en augmentant plus fortement le prix de ce même produit.
C’est Olivier Dauvers, journaliste consommation qui décrit sur son blog le phénomène qu’il a observé en grande surface. Il prend l’exemple de crackers apéro de la marque Belin. Les très connus crackers Monaco à l’emmental sont vendus dans un nouveau format à 110 grammes au lieu de 100 grammes soit une augmentation de 10% du poids. En revanche, le prix est passé de 1 euro à 1,29 euro, soit une augmentation de... 29%.
Des étiquettes contre la «shrinkflation»
Questionné par le Figaro, la marque Belin, par le biais du groupe Mondelez se défend : «un nouveau portefeuille simplifié et de nouveaux formats» ont été conçus en mai dernier selon eux. «Sans modifier les dimensions des paquets actuels, la quantité des crackers augmente, ce qui permet de réduire l'espace vide et de garantir plus de générosité, de partage et de convivialité autour de nos crackers. Cette évolution est indiquée d'une manière claire et transparente sur les packs concernés avec une mention “Nouveau format ; Encore + de crackers”. Tout en sachant que le distributeur conserve la liberté de fixer ses prix de vente, cette évolution des formats s'accompagne d'une augmentation du prix au kilogramme permettant ainsi à la marque de mieux structurer son offre et de revaloriser son positionnement, tout en restant accessible».
Reste à savoir si le gouvernement finira par légiférer sur cette pratique à l’instar de la règlementation sur la «shrinkflation». En effet, depuis le 1er juillet, les consommateurs français bénéficient d'une plus grande transparence sur cette pratique qui consiste à réduire la quantité tout en conservant le même prix. Désormais, tous les magasins de plus de 400 m2 sont tenus d'afficher une étiquette à côté des produits concernés. Cette étiquette doit spécifier explicitement : «Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix a augmenté de X% ou de Y euros».