Ce dimanche 4 février, les Parisiens ont voté à 54,5 % en faveur de la hausse du prix du stationnement pour les SUV dans la capitale. La principale justification de la mairie était d’accélérer la transition écologique en pointant du doigt ces voitures jugées trop polluantes. Mais est-ce réellement le cas ?
Diabolisés, les SUV ont été la cible des Parisiens ce dimanche. Désormais, les propriétaires de ces véhicules verront le prix du stationnement dans les rues de Paris tripler. Dans les quartiers compris entre le 1er et le 11e arrondissement, les prix passeront de 6 à 18 euros, contre 4 à 12 euros du 12e au 20 arrondissement.
Une initiative qui avait été annoncée en décembre dernier par Anne Hidalgo afin d’accélérer la transition écologique et d’améliorer la sécurité routière. Les SUV étant au cœur de l’annonce, puisque considérés comme trop encombrants et polluants. Ils représentent toutefois 40 % des ventes en France.
Les «anti-UV» sont de plus en plus nombreux depuis quelques mois, donnant ainsi raison aux mesures mises en place par la mairie de Paris. Leur image n’a pas non plus été aidée par les écologistes ou les associations, comme Greenpeace qui a utilisé le terme de «tueurs de climat» pour désigner les SUV.
Une première étude menée par l’Institut français du Pétrole et des Énergies Nouvelles (IFPEN) et mandatée par le ministère de la Transition écologique avait permis d’assurer que les modèles SUV étudiés respectaient pourtant bien les normes d’émissions polluantes, en essence ou en diesel, contrairement aux berlines.
Une consommation supérieure à 20 % des modèles standards ?
Pour ce qui est de la consommation des SUV, certains l’estiment supérieure de 20 % par rapport à celle des modèles standards. Mais la revue Automobile Magazine a révélé ses propres mesures de consommations réalisées selon un protocole sous certificat ISO 9001, une garantie de qualité.
En comparant également les consommations de berlines, un constat a pu être fait. La surconsommation moyenne des SUV est de 9,4 %, avec des extrêmes allant de 4 à 17 %. Le seul élément qui joue en leur défaveur est leur surconsommation, plus élevée sur l'autoroute. En moyenne, ce chiffre s’élève à 15,3 % à cause de leur aérodynamisme, les berlines étant plus basses.
Les 20 % de consommation ne sont cependant pas sortis de nulle part. Il y a plus de dix ans, cela a pu être une réalité, mais désormais les constructeurs sont plus prudents. Notamment en raison de la pression des amendes CO2 en cas de dépassement des plafonds de la norme CAFE, qui leur est imposée, ainsi qu’au succès grandissant des SUV.
Ainsi, pour éviter toute amende possible, tout en répondant à la forte demande, les constructeurs s’activent pour revoir l’aérodynamisme et le poids de leurs véhicules.