Fixé à 3% depuis le 1er février dernier, le taux du Livret A pourrait à nouveau augmenter en août, en suivant la courbe de l’inflation.
Augmentera-t-il ou n’augmentera-t-il pas ? Telle est la question, alors que le taux du Livret A a été fixé à 3% depuis le 1erfévrier 2023, il pourrait bien encore augmenter au mois d’août en fonction du niveau de l’inflation.
En effet, avec une inflation proche de 6% actuellement en France, le taux du Livret A a été multiplié par six depuis début 2022, passant de 0,5% à 3%, soit son plus haut niveau depuis 2008.
Pour rappel, le taux du Livret A, produit d'épargne détenu par environ 55 millions de Français, est calculé deux fois par an, en février et en août, et peut l'être deux autres fois, en mai et en novembre, en cas de circonstances exceptionnelles.
Son niveau est décidé en prenant en compte d'une part la hausse des prix et d'autre part les taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme, des derniers mois. Ainsi, à l'été prochain, le taux pourrait passer à 4%, voire 4,3%, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.
La Caisse des dépôts plaide le statu quo
Néanmoins, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) Éric Lombard a indiqué mardi 2 mai qu'il souhaitait que le Livret A, reste à 3% en août prochain : «dès lors que ce taux sert de base au coût du financement du logement social, et il y a 170 milliards d'euros empruntés par le logement social, moi, je forme le vœu que ce taux reste stable dans la durée», a-t-déclaré, soulignant qu'«il est essentiel que le logement social continue à construire».
Et pour cause, Éric Lombard a également estimé que cette inflation était «transitoire» et qu’il n’était pas la peine de «faire du yoyo avec le taux du Livret A», selon lui. «Probablement, quand l'inflation va décroitre, ce taux va baisser mais ce ne sera pas pour tout de suite», a-t-il ajouté. A noter que la CDC est chargée de gérer une partie de l'argent du Livret A, avec les réseaux bancaires.
Outre la règle de calcul, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ont toutefois la possibilité d’y déroger comme en février 2022 quand la Banque de France avait proposé d'arrondir à 1%, au lieu de 0,8%, puis en février 2023, mais dans l'autre sens cette fois, lorsque l'institution avait proposé 3% au lieu de 3,3%.
Encore à son plancher de 0,5% au tout début de l'année 2022, il a depuis été revalorisé trois fois, du fait de la forte inflation. La presse s'est récemment fait écho des inquiétudes des banques quant à une nouvelle hausse, qui les obligerait à mieux rémunérer l'épargne des Français.