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Energies  : le prix du gaz naturel s'envole et entraîne avec lui celui du pétrole

Cette hausse des prix fait suite à l’annonce de Gazprom ce lundi de réduire de 40 à 20 % ses exportations de gaz européen via le gazoduc Nord Stream à compter de ce mercredi. [John MACDOUGALL / AFP]

Au lendemain de l’annonce faite par le géant russe Gazprom de réduire drastiquement les exportations vers l’UE via le gazoduc Nord Stream, les prix du gaz ont continué de s'envoler ce mardi, entraînant une explosion des tarifs du pétrole. Une situation qui devrait perdurer.

Ce mardi matin, le cours du gaz européen a atteint un niveau record comparable à celui de mars dernier, lors du début de la guerre en Ukraine. Dans son sillage, le prix du baril de pétrole a lui aussi bondi aujourd'hui, pour avoisiner son niveau record atteint en 2008. Cette hausse des prix des énergies fait suite à l’annonce de Gazprom, ce lundi, de réduire de 40 à 20 % ses exportations de gaz européen via le gazoduc Nord Stream à compter de ce mercredi. Pour justifier cette réduction de 33 millions de mètres cubes par jour, Gazprom a assuré qu’une turbine du gazoduc nécessitait «une maintenance».

Conséquence : dès 11h15 ce mardi, le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 192,00 euros le mégawattheure (MWh), soit son plus haut niveau depuis le début de l’invasion russe (lancée le 24 février dernier). Cette hausse des prix du gaz a également eu un effet sur l'augmentation des tarifs du pétrole. Ce mardi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 1,45 %, à 106,67 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison grimpait de 1,73 %, à 98,37 dollars.

Une offre en baisse malgré une demande élevée

Les inquiétudes liées à l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe ont un impact direct sur les prix du pétrole «car une compression potentielle du gaz fourni à l'Europe est susceptible d'augmenter la demande de pétrole et d'autres carburants connexes tels que le diesel», a expliqué Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Cette démonstration économique est partagée par Stephen Innes, analyste chez SPI, pointant du doigt les effets d’une offre réduite pour une demande massive. «L'offre physique restreinte, exacerbée par la réduction de l'approvisionnement en gaz par la Russie, est à l'origine des gains» du brut, selon ce dernier.

Pour tenter de limiter cette inflation grandissante depuis plusieurs mois, le gouvernement a adopté à l’automne 2021 un blocage des prix du gaz. Initialement prévue jusqu’en juin 2022, cette mesure sera maintenue par l’exécutif, qui s’est engagé à maintenir «le gel du prix du gaz pour les particuliers en toutes circonstances».

un plan de l'UE pour réduire sa consommation de gaz

Représentant l’an dernier jusqu’à 40 % des exportations gazières de la Russie, l’Union européenne a annoncé ce mardi un plan de réduction de la consommation de gaz afin de réduire sa dépendance énergétique envers Moscou.

«Ce n'était pas une mission impossible! Les ministres (de l'Énergie des 27 réunis à Bruxelles) sont parvenus à un accord politique sur la réduction de la demande de gaz en prévision de l'hiver prochain», a assuré le compte de la présidence tchèque du Conseil de l'UE sur Twitter.

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