Une augmentation significative des tarifs attendue après huit années de baisse. Les négociations annuelles entre les industriels de l’agroalimentaire et la grande distribution devraient aboutir à une hausse des prix pour les consommateurs, sur fond d’inflation grandissante et en conformité avec la loi Egalim2.
Comme chaque année, les fournisseurs et les distributeurs de produits alimentaires se sont réunies afin d’établir une convention générale de vente des produits de marques nationales proposés dans les rayons avant le 1er mars prochain.
En pourparlers depuis fin 2021, cet accord a pour but de fixer les prix des denrées de grandes marques ainsi que la marge récupérée pour chaque maillon de la chaîne de distribution, du producteur à l’origine au vendeur à la fin.
Des négociations compliquées par la loi Egalim2
Pourtant, avec la mise en application de la loi Egalim2 au 1er janvier 2022, les négociations entre l’ensemble des acteurs concernés se sont tendues. En effet, la nouvelle législation a imposé à ces derniers de ne pas négocier le prix des matières premières agricoles afin de protéger les agriculteurs.
Au-delà de cette contrainte, les décrets d’application de la loi ont été tardifs, ce qui a contribué à durcir les discussions entre les grands distributeurs et leurs fournisseurs. Voté par le Parlement à la mi-octobre, le texte a été promulgué début novembre, soit quelques semaines avant la date limite de dépôt des conditions de vente fixée au 1er décembre pour les enseignes.
L’inflation pèse sur les coûts de production
Outre le problème législatif, les industriels et leurs producteurs se sont heurtés à l’inflation galopante dans l’Hexagone, impactant les coûts de production dans tous les domaines, que ce soit du transport, de l’énergie, de l’alimentation animale ou encore de l’emballage.
«A l'échelle du groupe, en 2021, les seuls emballages et ingrédients nous ont coûté 160 millions d'euros de plus que prévu. Si nous tenons également compte de l'augmentation des prix de l'énergie et des salaires, ainsi que de l'amélioration de la durabilité des emballages, nous estimons que nos coûts globaux ont crû de 8-10%», a expliqué un représentant de Lactalis dans les coulisses de La Tribune.
Les industriels veulent une hausse des tarifs
Pour compenser l’augmentation conséquente des coûts de production, les industriels ont demandé une hausse notable des tarifs, comprise entre 5 et 10%. Avec cette pression mise sur la grande distribution, les prix devraient donc bondir dans les prochaines semaines.
«On voit bien que tous les tarifs de nos fournisseurs demandent des augmentations de 6 à 7% [...] il y aura des augmentations sur l'agroalimentaire français pour la part de matières premières», Michel-Edouard Leclerc, président des Centres https://t.co/LnFoTH68LL dans #LaMatinale pic.twitter.com/j399dxLCrW
— CNEWS (@CNEWS) January 4, 2022
«On voit bien que tous les tarifs de nos fournisseurs aujourd’hui demandent des augmentations de 6 à 7% donc on va négocier. On a prévu de privilégier l’agriculture française et les entreprises françaises. Il y a d’ailleurs une loi qui les protègent et qui s’appelle Egalim 2. Il y aura une augmentation de fait sur l’agroalimentaire français pour la part de matières premières et pour la part de la production française», a détaillé Michel-Edouard Leclerc sur CNEWS le 4 janvier dernier.
D’après l’Institut de liaison des entreprises de consommation (Ilec), représentant les fabricants des grandes marques, moins de 15% des contrats ont été signés entre les fournisseurs et les distributeurs à l’heure actuelle, contre près de 45% habituellement à cette période de l'année.