En huit ans, l’espérance de vie des lave-linge s'est réduite de 30%. Entre 2010 et 2018, la durée de vie des machines à laver est passée de dix ans à sept ans.
C’est ce qu’un rapport conjoint de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) et de la start-up Murfy, spécialisée dans la réparation d’électroménager, a révélé ce lundi.
Un constat qui a deux conséquences négatives selon ces travaux. D’une part, cela induit un surcoût évalué à 15 euros par an pour les acheteurs de ces lave-linge, d’autre part, leur empreinte écologique s’en voit considérablement accrue.
Le rapport rappelle que «l’empreinte écologique du lave-linge en CO2 équivaut à un aller-retour Paris-Toulouse en avion».
L'irréparabilité en cause
Les explications sont multiples. La première étant l’ «irréparabilité» des machines à laver lorsqu’elles dysfonctionnent. En cause, le coût trop élevé des pièces à remplacer ou leur inaccessibilité.
Reste à savoir si cette irréparabilité est intentionnelle de la part des marques d’électroménager. Sur ce point, le rapport estime que «la question se pose» pour un certain nombre d’entre elles, comme LG et Samsung.
Un manque d'entretien pointé
Mais les consommateurs ont aussi leur part de responsabilité. En effet, l’entreprise Murfy juge que 60% des pannes de lave-linge auraient pu être évitées puisqu’elles sont principalement provoquées par un manque d’entretien de la part des utilisateurs.
Le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire débattu le 24 septembre au Sénat sera peut-être l'occasion de prendre des mesures pour lutter contre l'obsolescence des lave-linges comme d'autres biens de consommation. C'est en tout cas ce qu'espère l'association HOP qui soutient plusieurs propositions, parmi lesquelles figurent l'interdiction de l'irréparabilité intentionnelle des marques, forme d'obsolescence programmée, et la mise en place d'un indice de réparabilité des produits comme indicateur de leur durabilité.