Selon une étude menée par des chercheurs lyonnais, les coupes menstruelles favoriseraient davantage les chocs toxiques que les tampons hygiéniques.
Pour tenter d'expliquer la recrudescence de cette maladie infectieuse qui survient pendant les règles (cinq cas avaient été répertoriés en France en 2004, contre 22 en 2014), les scientifiques du Centre National de Référence des Staphylocoques avaient collecté, à l’automne dernier, sept-cent tampons usagés afin de déterminer leur rôle.
En effet, pendant de nombreuses années, l’utilisation du tampon avait été pointée du doigt dans le déclenchement de cette maladie : elle est observée chez les femmes «porteuses du staphylocoque doré, une bactérie qui n’est normalement pas dangereuse», avait expliqué le Docteur Gérard Lina, biologiste au CHU de Lyon, à LCI en avril dernier. «Mais porter un tampon de manière prolongée peut la "bloquer" au niveau du vagin. Alors elle se multiplie et produit des toxines dangereuses», avait-il ajouté.
Celles qui sont touchées par cette infection subissent alors une forte poussée de fièvre, des vomissements, une diarrhée et parfois des pertes de connaissances. Dans les cas les plus graves, les organes vitaux peuvent cesser de fonctionner, entraînant la mort de la patiente.
Mais d’après les résultats du Centre National de Référence des Staphylocoques, publiés le 4 juillet dernier sur le site des Hospices de Lyon, les tampons hygiéniques ne stimuleraient pas la production de TSSTT-1, la toxine responsable du choc toxique. «Certains tampons auraient même un effet protecteur», notent les chercheurs.
Des résultats rassurants donc, mais qui soulignent le caractère potentiellement nocif des coupes menstruelles. Ces protections ont en effet «un diamètre plus important que les tampons, permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine», rapporte le communiqué.
L’étude conclut que cette hausse des chocs toxiques semble davantage résulter «d’un défaut d’information des utilisatrices», qui manipulent mal ces deux dispositifs. Pour se prémunir de tout danger, les chercheurs ont conseillé aux utilisatrices de tampons, comme de coupes menstruelles, de «ne pas les porter la nuit pendant son sommeil et le jour plus de six heures».