En analysant les films les plus populaires du cinéma américain, Google a établi un constat édifiant : les femmes sont deux fois moins visibles et audibles sur les écrans.
Cette étude, commandée par l'Institut Geena Davis sur le genre dans les médias, a été menée grâce à une intelligence artificielle développée par Google. Baptisée GD-IQ, celle-ci est capable de déterminer, grâce à un algorithme, «combien de temps chaque genre parle et est visible à l'écran». Elle a ainsi analysé les images et le son des cent films les plus vus aux Etats-Unis entre 2014 et 2016. «Ce qui avant prenait des mois à mesurer peut être maintenant fait en temps réel», expliquent les auteurs de l'étude.
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Les femmes encore moins présentes dans les films oscarisés
La domination masculine sur les écrans de cinéma est ainsi sans appel. «En regardant le temps à l'écran et le temps passé à parler, Google a calculé que les hommes étaient vus et entendus presque deux fois plus. Les femmes n'apparaissent qu'à hauteur de 36% du temps ou des humains sont à l'écran, et 35% du temps de parole. Si on s'intéresse à la classification des films, les femmes sont moins représentées dans les films classés «R» (interdits aux moins de 17 ans, ndlr) apparaissant 34% du temps à l'écran. Les femmes étaient le plus représenté dans les films classés PG (contenant parfois des scènes ne convenant pas aux plus jeunes, ndlr) avec 42% de présence à l'écran.»
Un seul genre de films donne plus de place aux femmes : les films d'horreur, où elle sont visibles à 53%. Mais dans ces derniers, les personnages féminins sont le plus souvent montrés comme des victimes, et on les entend souvent davantage crier que parler. On les y entend d'ailleurs un peu moins que les hommes (47%).
La discrimination dont sont victimes les femmes sur les écrans se retrouve encore davantage aux Oscars. Elles n'apparaîssent ainsi que sur 32% des images présentes dans les films récompensés cette année, et leur temps de parole atteint péniblement 27%.
Pourtant, les films dont le premier rôle est une femme réalisent en moyenne 16% d'entrées en plus, rappelle l'étude.
La directrice de l'Institut Geena Davis, Madeline Di Nonno, envisage désormais de réaliser la même étude sur la télévision. Les résultats ne devraient pas être meilleurs pour les femmes.