Ce samedi 28 février se tient la 88è cérémonie des Oscars du cinéma au Dolby Theatre de Los Angeles. Depuis sa création en 1929, l'Académie n'a pas toujours mis dans le mille et a même parfois commis quelques lourds ratés.
Qu'ils aient disparus parce qu'ils ne répondaient plus à l'air du temps ou que les votants se soient fourvoyés à l'époque sur leurs qualités, certains longs métrages oscarisés sont tombés dans les oubliettes de l'Histoire ou n'éveillent plus qu'un intérêt minime aujourd'hui. D'autres, au contraire, repartis bredouille de la sacro-sainte cérémonie, ont marqué des générations entières de spectateurs. Tour d'horizon des plus grands rendez-vous manqués avec les chefs-d'oeuvre du septième art. L'histoire du cinéma parle d'elle-même.
"Le Dictateur" de Charlie Chaplin (1940)
En 1941, "Rebecca" est préféré au "Dictateur". Sans mettre en doute la réussite du long métrage du maître du suspense, on peut cependant admettre que la plupart des spectateurs ont au moins vu une fois dans leur vie le film culte de Charlie Chaplin, alors qu'ils n'ont peut-être jamais vu ou entendu parler du drame d'Alfred Hitchcock.
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"Citizen Kane" d'Orson Welles (1941)
Dans plusieurs classements des meilleurs films de tous les temps, "Citizen Kane" apparaît sur la première marche du podium. A regarder dans le rétroviseur, c'est à se demander quelle mouche avait piqué l'Académie des Oscars en 1942 pour remettre le prix au drame de John Ford "Qu'elle était verte ma vallée".
"Les Dix commandements" de Cecil B. DeMille (1956)
Fresque biblique grandiose avec Yul Brynner et Charlton Heston, "Les Dix commandements" de Cecil B. DeMille est le candidat malheureux des Oscars 1957. La statuette du meilleur film est décerné à la comédie d'aventure "Le Tour du monde en 80 jours" de Michael Anderson.
"Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn (1967)
La 40è cérémonie des Oscars du cinéma récompense "Dans la chaleur de la nuit", un drame policier avec Sydney Poitier. Elle en oublie de couronner le chef-d'oeuvre du cinéaste Arthur Penn avec Faye Dunaway et Warren Beatty "Bonnie and Clyde".
"Taxi Driver" de Martin Scorsese (1976)
Les nominations de la cuvée 1977 des Oscars contenaient quelques pépites. Face à "Rocky", gagnant de la statuette cette année-là, on trouvait notamment "Les Hommes du président" d'Alan J. Pakula mais aussi "Taxi Driver", sans doute le film le plus emblématique de la carrière de Martin Scorsese.
"Apocalypse Now" de Francis Ford Coppola (1979)
Sans doute l'un des plus grands films de guerre de tous les temps. Le film de Francis Ford Coppola sur la guerre du Vietnam au casting démentiel rassemblant Martin Sheen, Marlon Brando, Robert Duvall - "j'adore l'odeur du napalm au petit matin" - ou encore Harrison Ford et Dennis Hopper, repart bredouille derrière le drame conjugal de Robert Benton avec Dustin Hoffman et Meryl Streep "Kramer contre Kramer".
"Les Affranchis" de Martin Scorsese (1990)
En 1991, une fois de plus, Martin Scorsese n'a pas les faveurs des Oscars avec "Les Affranchis". Ce film de gangsters de haute volée est pourtant resté dans les annales du septième art. L'Académie lui préfère "Danse avec les loups" de et avec Kevin Costner.
"La Ligne rouge" de Terrence Malick (1998)
L'année du fourvoiement total. En 1999, concourent pour la statuette du meilleur film "Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg, "La vie est belle" de Roberto Benigni, "Elizabeth" de Shekhar Kapur, "La ligne rouge" de Terrence Malick et "Shakespeare in Love" de John Madden. C'est ce dernier qui est couronné et on se demande bien pourquoi. En effet, "La ligne rouge", immense film de guerre du cinéaste Terrence Malick, mais peut-être aussi "Il faut sauver le soldat Ryan", auraient logiquement dû se voir décerner le prix devant cette romance historique mal interprétée.
"Le Secret de Brokeback Mountain" d'Ang Lee (2005)
En 2006, la 78è cérémonie des Oscars récompense "Collision" de Paul Haggis. Qui se souvient de ce thriller choral certes plutôt bien réussi? En lice à ses côtés, le chef-d'oeuvre du réalisateur taïwanais "Le Secret de Brokeback Mountain" a largement plus marqué les esprits.
"The Social Network" de David Fincher (2010)
Il y a cinq ans, "Le Discours d'un roi" triomphait. Peut-être plus immédiatement abordable que le biopic de David Fincher sur le créateur de Facebook, le long métrage historique de Tom Hooper avec Colin Firth dans la peau du Roi George VI lui passe en effet devant lors du cru 2011. Depuis, "The Social Network" a fait son chemin, rendu célèbre le nom de son scénariste Aaron Sorkin et a mis tous les critiques d'accord.