Qui est George Miller, qui va succéder aux frères Coen à la présidence du 69è Festival de Cannes? Si on le connaît pour sa saga culte "Mad Max", ses autres longs métrages sont moins rapidement identifiables. Panorama de la filmographie riche et éclectique du réalisateur, scénariste et producteur australien de 70 ans.
Né à Chinchilla (Queensland), George Miller appartient à la génération de jeunes réalisateurs australiens comme Peter Weir ("Le Cercle des poètes disparus"), Bruce Beresford ("Miss Daisy et son chauffeur") et Philip Noyce ("Calme blanc") qui émergent dans les années 1980. Réalisateur de dix longs métrages, le cinéaste choisit ses projets avec soin. La franchise "Mad Max" est sans conteste son chef-d'oeuvre. Mais elle est aussi en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt, et qui fait oublier qu'il est aussi l'auteur de plusieurs autres films qui ont largement eu les faveurs de la critique et du public. Entre comédie fantastique, drame intimiste et fable animalière, sa carrière est marquée par la diversité et le souci d'un cinéma populaire de grande qualité.
"Mad Max", son grand oeuvre
Son premier long métrage, "Mad Max" (1979), film d'anticipation visionnaire et ultra-violent, le propulse immédiatement sur la scène internationale. Il choisit un jeune premier pour incarner son héros Max Rockatansky et c'est le début d'une grande carrière pour Mel Gibson. Jusqu'en 1985, il se consacre à la saga post-apocalyptique en réalisant "Mad Max 2" en 1981 et quatre ans plus tard "Mad Max au delà du Dôme du Tonnerre".
L'expérimentation des genres
En 1987, il met en scène "Les Sorcières d'Eastwick", une comédie fantastique drôle et cruelle avec un casting trois étoiles. Jack Nicholson y interprète le diable qui, caché sous une apparence humaine, séduit trois jeunes femmes (Susan Sarandon, Michelle Pfeiffer et Cher) dont la vengeance sera terrible. Cinq ans plus tard, il retrouve Susan Sarandon qui sera nominé à l'Oscar de la meilleure actrice pour le drame intimiste "Lorenzo". Puis il livre le thriller "Coupable ou innocente" avec Naomi Watts.
"Les Sorcières d'Eastwick"
Les contes animaliers
Avec "Babe, le cochon devenu berger" (1995), film de Chris Noonan qu'il produit et scénarise, il entame une série de films davantage orientée vers le jeune public. Le film est nommé dans sept catégories aux Oscars. Il en réalise trois ans plus tard la suite "Babe, le cochon dans la ville". En 2006, ses paires le distinguent en lui décernant l'Oscar du meilleur film d'animation, une première pour lui sur ce support, pour "Happy Feet".
"Babe, le cochon devenu berger"
Retour à ses premières amours
L'année dernière, il faisait son grand retour avec "Mad Max : Fury Road", quatrième opus de la saga sorti sur les écrans plus de trente-cinq ans après l'épisode originel. Grand succès public avec plus de 2,3 millions de spectateurs français, ce film aux effets spéciaux grandioses réalisés avec le souci de l'authenticité, a récemment raflé pas moins de neuf prix aux Critics' Choice Awards. Il est en outre nominé dans les catégories meilleur film et meilleur réalisateur aux Oscars 2016 dont la cérémonie aura lieu le 28 février. Il avait aussi eu l'honneur d'ouvrir le Festival de Cannes 2015.
Premier président australien de l'histoire de la plus grande manifestation cinématographique du monde, George Miller avait été membre du jury cannois en 1988 et 1999. Il y sera cette année, en qualité de président du jury chargé de décerner la Palme d'or le 22 mai prochain, le représentant d'un cinéma de genre populaire, jouissif, inventif et ébouriffant.