"Django Unchained", le long métrage de Quentin Tarantino relatant les trbulations d'un esclave affranchi et d'un chasseur de primes dans le Sud des États-Unis, a été retiré jeudi des écrans de cinéma en Chine, le jour même de sa sortie.
"Pour des raisons techniques, les projections de Django Unchained sont pour l'heure interrompues dans tout le pays", a rapporté le grand portail d'informations Sina.com, en citant une consigne distribuée aux sociétés d'exploitation.
Des scènes de nudité seraient à l'origine de cette censure de dernière minute, a affirmé Sina en citant des sources anonymes internes à l'industrie.
Les règles de la censure en Chine sont opaques et jamais justifiées. Mais celle-ci s'exerce d'habitude en amont de la sortie prévue, et une telle intervention auprès des salles de projection est rare.
"Django Unchained", un western décrivant les plantations esclavagistes juste avant la guerre de Sécession, devait être le premier film de Tarantino à bénéficier d'une sortie commerciale en Chine.
Comme souvent dans les oeuvres du cinéaste américain, on y trouve des scènes crues et violentes, notamment des règlements de compte avec de bonnes doses d'hémoglobine.
Les autorités chinoises de la censure ont exigé que certaines de ces séquences soient retouchées, en faisant apparaître le sang d'une couleur plus foncée et en réduisant la taille des éclaboussures, a expliqué Zhang Miao, un responsable de Sony Columbia Pictures, la société de production, cité par le quotidien cantonais Nanfang Dushibao.
A moins qu'un film donne une image particulièrement flatteuse du peuple chinois, il est rare qu'il passe sans dommage sous les fourches caudines de la puissante Administration d'Etat chinoise chargée du cinéma.
Le film germano-américain "Cloud Atlas", ambitieuse fresque dans laquelle jouent Susan Sarandon, Tom Hanks, Halle Berry et Hugh Grant, a récemment été amputé de près de 40 minutes.
"Skyfall", le dernier James Bond où Daniel Craig tient la vedette, a également subi en Chine les coups de ciseaux de la censure.