Un calendrier raccord. Quelques jours après la visite de Barack Obama en Alabama pour le cinquantenaire de la marche de Selma, appelée également "Bloody Sunday", le portrait cinématographique de ces événements douloureux, produit entre autres par Oprah Winfrey, débarque sur les écrans français.
Alors qu’il vient de recevoir le prix Nobel de la paix, Martin Luther King Jr. entame de lourds pourparlers avec le président des Etats-Unis, Lyndon B. Johnson, pour garantir l’application du droit de vote aux Afro-Américains. Il se rend alors au début de l’année 1965 dans la ville de Selma, qui devient peu à peu le centre du mouvement en faveur de l’égalité des droits civiques. C’est là qu’il va mener l’un de ses plus importants combats, dont font partie les trois marches contestataires historiques qui aboutiront au Voting Rights Act d’août 1965.
Tension et émotion
Partant d’une mise en scène très académique, souvent de mise dans les biopics qui sortent ces dernières années des studios des majors hollywoodiennes, "Selma" n’en tire pas moins son épingle du jeu. En effet, la réalisatrice Ava DuVernay a mis un point d’honneur à bien faire comprendre aux spectateurs novices les tenants et aboutissants de cette page historique. La chronologie des événements est déroulée avec soin quand le portrait des principaux protagonistes de cette célèbre lutte est brossé avec gravité. Le bras de fer mené entre Lyndon B. Johnson et Martin Luther King Jr. donne lieu à des scènes d’une grande tension. Engagé sur le projet depuis 2007, l’acteur David Oyelowo, qui rêvait depuis longtemps d’incarner à l’écran le pasteur, réussit un tour de force lors des scènes de discours. Mais l’émotion est à son comble lorsque le film reconstitue les marches pacifiques, tournées là où les événements se sont réellement déroulés.
"Selma", de Ava DuVernay, avec David Oyelowo, Tom Wilkinson et Oprah Winfrey. En salles, le mercredi 11 mars
La bande-annonce de "Selma" :