C’est à Londres qu’est donné, ce vendredi, le coup d’envoi des fashion weeks masculines automne-hiver 2016, qui agiteront ensuite Milan, Paris et New York. L’événement, qui dicte les tendances, regroupe une bonne centaine de défilés au total dont cinq seront particulièrement scrutés.
Paul Smith, le roi du happening
Ses deux derniers shows londoniens ont diverti les rédactrices et amusé les réseaux sociaux. Il y a un an, ses vestes infroissables étaient mises à rude épreuve par des gymnastes de haut niveau. Il y a six mois, des acrobates cyclistes lui servaient de mannequins. L’attente sera donc grande, le 11 janvier à Londres et le 24 janvier à Paris, chez Paul Smith, le styliste so british anobli par la Reine en l’an 2000. Avec ses mises en scène amusantes, sublimant ses vêtements de dandy aux coupures toujours impeccables et aux audaces colorées, il sait recevoir sans lasser.
Hedi Slimane chez Saint Laurent : dernier round ?
La fashion week parisienne, c’est une tradition, se termine avec l’événement le plus polémique : la collection Saint Laurent, imaginée par Hedi Slimane. Ses silhouettes longilignes et décadentes valorisent, depuis son arrivée à la tête de la marque en 2012, des fringues de luxe sans clinquant, tenues classiques en cuir noir et imprimés rock, qui paraissent, disent ses détracteurs, copiées sur de simples pièces chinées aux puces. La presse se déchire sur la question mais les ventes ne s’érodent pas. Alors que, depuis plusieurs semaines, la rumeur le donne sur le départ, ses propositions du 24 janvier devraient, une fois encore, électriser le public.
JW Anderson : l’appli de drague en guise de podium
Ce dimanche 10 janvier, à 10h tapantes, les happy few qui ont reçu leur invitation pourront assister au nouveau défilé londonien du petit génie de la mode JW Anderson, 31 ans, un orfèvre de vêtements juvéniles et inventifs. Mais d’autres chanceux pourront aussi découvrir la collection : les utilisateurs de Grindr, l’application géolocalisée de drague gay, qui retransmettra le show... Une première dans l’univers de la mode, friande de nouvelles technologies. Anderson, qui défend une silhouette radieuse, infusée d’androgynie, innove ainsi et cible explicitement les hommes connectés et séducteurs.
Rick Owens, le coup d’éclat permanent
Depuis l’avènement des réseaux sociaux, Rick Owens a pris, dans l’univers de la mode, une place à part. Celle de l’artiste, un rien cinglé, qui créé des vêtements que les internautes jugent importables mais casse la monotonie des défilés. Il y a un an, lorsque quelques-unes de ses tuniques sable déstructurées ont laissé entrevoir les parties intimes de ses modèles, Twitter et Instagram en ont fait immédiatement un événement (#DickOwens). En octobre, il a récidivé, chez les femmes, avec des mannequins qui portaient… d’autres mannequins. Ses nouvelles surprises improbables sont attendues le 21 janvier.
AVOC, le petit dernier
Dans le programme serré de la semaine parisienne, le deuxième défilé, le 20 janvier à 11h30, injectera une dose de sang neuf. A cette heure-là, sera présentée la nouvelle collection de AVOC (pour Architecture Vestimentaire & Ornement Corporel), label parisien branché, fondé en 2013. Il s’agira du tout premier défilé de la marque dans le calendrier officiel. Elle marie, sous la houlette dess jeunes Laura Do et Bastien Laurent, des hauts lumineux à des pantalons à pli, reconnaissable à leurs lignes pures. Un bizutage à suivre.