Du noir et du rouge sang: Jean Paul Gaultier a fait défiler mercredi à Paris des filles à l'allure de vampire pour sa collection couture de l'hiver prochain, et parmi elles, le travesti barbu, Conchita Wurst, dans une grande robe noire en tulle.
Les invités attendent généralement la fin du défilé pour applaudir. Pas chez Gaultier. Plusieurs modèles ont été salués, et en particulier une robe cape de mousseline totalement transparente, avec des bandes de cristaux Swarovski rouge sang, pour cacher les parties les plus intimes.
Dans un autre genre, le couturier propose un jogging de luxe, en velours de soie doublé de vison, porté avec des talons très haut. Un boléro à capuche donne une touche sportive à une silhouette très couture, dans une robe fourreau.
Des vêtements pour le jour, d'autres pour le soir: au-delà de la mise en scène façon Dracula, plusieurs pièces de la collection, combinaison-pantalon et autres jupes crayon en cuir, sont assez faciles à porter.
ci-dessus
Les mannequins ont leur tête couverte de voile transparent: c'est pour donner un côté "fantôme", "un peu irréel" à l'ensemble, explique le couturier.
D'autres looks sont sophistiqués, dont des robes longues entièrement brodées de strass ou paillettes. La mariée, innocente, en blanc bien sûr, avec des ailes d'ange clôt le défilé.
- 'J'ai voté pour Conchita Wurst' -
Mais juste avant elle, très applaudie, le chanteur travesti autrichien Conchita Wurst, qui s'est fait connaître en gagnant l'Eurovision en mai. Jean Paul Gaultier raconte l'avoir rencontré "il y a deux ans". "Je l'avais invitée à défiler puis je n'ai pas eu le temps de faire la robe". Conchita Wurst était finalement venu en invité. A l'Eurovision, "j'ai voté pour elle. J'ai envoyé 73 SMS!", raconte le couturier.
"Elle inaugure un nouveau genre: c'est un homme avec une barbe, avec les attributs de la virilité, mais d'une grande féminité. C'est un mélange incroyable. C'est un acte de courage et de beauté de vivre sa vie comme on a envie de la vivre", estime Jean Paul Gaultier.
ci-dessus
Le casting du couturier, qui n'apprécie pas ces filles qui "marchent de façon robotique, un peu emmerdante", ne ressemble jamais à celui des autres créateurs: à côté des tops du moment, il peut faire défiler des femmes d'âge mur, ou l'effeuilleuse Dita Van Teese, la starlette Nabilla, comme dans de précédents shows.
Nabilla était cette fois au premier rang, parmi les invités. Non loin d'elle: la grande cliente de haute couture Mouna Ayoub. "C'était extraordinaire", a-t-elle dit à l'AFP. "J'ai beaucoup aimé les robes en velours noir, surtout celle décolletée dans le dos", confie-t-elle. Pense-t-elle acheter des modèles? "Oui, j'achèterai pour ma collection parce que ça me plait et que ça aide à faire vivre des savoir-faire", raconte la multi-millionnaire.