Seize ans après sa sortie sur grand écran, « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » revient sur les planches, à Broadway. Une comédie musicale qui tente de rendre hommage à l’œuvre de Jean-Pierre Jeunet.
Sa moue malicieuse, sa coupe au carré et ses aventures rocambolesques ont séduit, en 2001, près de huit millions de spectateurs en France. Auteur notamment du livret «Un Américain à Paris», Craig Lucas s’est lancé un défi de taille, en adaptant le film de toute une génération en comédie musicale. Un challenge qui lui aura demandé plus de cinq ans de travail.
Depuis quelques jours, le visage d’Amélie Poulain trône donc sur les affiches du quartier new-yorkais de Broadway. Dans ce spectacle joué au Walter Kerr Theatre, petite salle de 975 places pour respecter l’atmosphère intimiste du long métrage, Phillipa Soo endosse le rôle-titre. Le public avait pu la découvrir dans la comédie musicale « Hamilton ». La jeune artiste de 26 ans a également donné de la voix pour le film d’animation «Vaiana, la légende du bout du monde». «C’est quelqu’un de très naturel, qui n’amène pas beaucoup d’artifice», explique Craig Lucas à l'AFP.
Vingt-quatre chansons sont interprétées pendant ce musical - sur les quarante écrites -, et tous les protagonistes, de Nino à Dufayel en passant par le nain de jardin, se retrouvent sur scène. Certains diront que la comédie musicale ne retranscrit pas la magie d’un film dont il est adapté, à commencer par le réalisateur de ce succès, Jean-Pierre Jeunet. Lui qui a avoué avoir vendu les droits de son œuvre pour l’argent - afin de soutenir une association - mais détestait les comédies musicales, n’a pas été consulté pour cette adaptation.
Le coscénariste du film, Guillaume Laurant, qui a pu se rendre à l’une des représentations, a, pour sa part, plutôt apprécié ce show. «J’y suis allé avec beaucoup d’attente et d’appréhension (mais) on est tous sortis avec un grand sourire», a-t-il déclaré.