Le président de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), André Chassaigne (PCF), a justifié mardi l'abstention de son groupe sur la déclaration de politique générale de Jean-Marc Ayrault en disant ne pas croire à "la politique de rigueur" qu'il s'apprête selon lui à "mettre en oeuvre".
"Je le dis tranquillement: nous ne croyons pas en la politique de rigueur que vous vous apprêtez à mettre en oeuvre", a déclaré à la tribune le député du Puy-de-Dôme en s'adressant au Premier ministre.
Selon M. Chassaigne, "après l'annonce d'une hausse minimaliste du Smic", l'annonce la semaine dernière par l'hôtel Matignon d'une stabilisation des dépenses de personnel de l'Etat est "une seconde très mauvaise nouvelle".
"Comment en effet prétendre relancer la croissance en éteignant tous les moteurs possibles de cette relance ? Où sont les perspectives sans hausse des salaires, sans investissements publics, sans mobilisation du crédit bancaire, sans relance de l'emploi industriel ?", a-t-il interpellé.
Le chef de file de GDR a aussi critiqué la décision du président François Hollande de faire ratifier par le parlement le traité sur la stabilité financière dans l'Union européenne.
"Destiné avant tout à rassurer les marchés financiers, ce traité ne s'attaque à aucune des causes de la crise actuelle. Il en aggrave au contraire les conséquences en durcissant les politiques d'austérité et en consacrant la mise sous tutelle européenne des politiques économiques et budgétaires nationales", a déclaré M. Chassaigne.
Selon lui, le pacte de croissance assortissant ce traité est "trop modeste", avec une dotation limitée à 120 milliards d'euros.
Comme Jean-Luc Mélenchon l'avait fait pendant sa campagne présidentielle, M. Chassaigne a demandé que "les Français soient consultés par référendum" sur le traité européen.
Le député communiste a réclamé "une réforme plus profonde et globale de la fiscalité".
Toutefois, a-t-il précisé, le groupe GDR ne votera pas contre la confiance au gouvernement car il entend être "constructeur du changement tant attendu". "Nous voulons que la gauche réussisse. Nous le voulons vraiment", a conclu le député.