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«Tous les jours on se rapproche d’avoir notre étendard», affirme Pierre Trochet sur la progression du foot américain en France

L équipe de France de football américain a remporté son premier titre européen en 2018. [FFFA]

Durant quelques heures, dans la nuit de dimanche à lundi (00h30), des millions de paires d'yeux seront braquées sur le 56e Super Bowl qui oppose Cincinnati et Los Angeles. Une rencontre également très suivie en France où le foot américain poursuit son développement.

La Fédération Française de Football Américain (FFFA) organise d’ailleurs une soirée pour visionner l’événement au Grand Rex à Paris (à partir de 20h) afin de réunir les fans et des sportifs français.

L’occasion de faire le point sur le développement de ce sport dans l’Hexagone. A l’heure où sa popularité grandit année après année, le foot américain français manque encore d’un «Tony Parker du foot US» pour faire passer un cap à sa notoriété, comme l’a confié à CNEWS Pierre Trochet, président français de la Fédération Internationale du football américain.

Où en est le développement du football américain en France ?

Pierre Trochet : On était sur une saison record à 25.000 licenciés en 2018-2019 mais on a subi une baisse avec les deux saisons blanches dues au Covid. Cependant, on est sur le retour avec 18.000 licenciés cette année.

Quelle influence a le Superbowl sur cet engouement ?

On peut sentir une vraie hype autour du football américain. Il y a une progression continue sur les cinq dernières années concernant les audiences et les réseaux sociaux. Ces dernières années, le Superbowl a réussi à sortir de l’anonymat et les clubs organisent des soirées de Superbowl un peu partout en France.

La forte audience pour le Superbowl est-elle suivie par une hausse des licenciés ?

Il y a une grosse différence entre les millions d’aficionados recensés en France et le nombre de licenciés de la FFFA. Beaucoup de gens regardent les matches, adoptent les codes culturels du sport et ne sont pas pratiquants licenciés. Ils vont cependant suivre l’actualité sur les matches lors des finales ou ceux de l’équipe de France. On espère également avoir des matches en clair sur Sport en France*.

Il sera désormais possible de suivre des rencontres du championnat de France…

C’est la première ! On va faire 7 matches avec Sport en France. Le public français pourra découvrir qu’il y a du Foot US en France. Toutes proportions gardées. Ce n’est pas comparable avec la NFL et on n’a pas Dr Dre à la mi-temps (rires).

Comment le football américain français peut-il passer un cap ?

On a trouvé la bonne recette mais maintenant il faut du temps. La recette est là et avec les moyens qu’on a, on peut difficilement faire plus. Il y a aussi cet effet «Tony Parker du Foot US» qui n’a pas encore eu lieu et qui est devant nous. On a la chance aujourd’hui d’avoir une centaine de joueurs français entre le Canada et aux États-Unis. Les chemins d’accession vers la NFL n’ont jamais été aussi nombreux et tous les jours on se rapproche d’avoir notre étendard, notre porte drapeau du football américain français.

Les places sont chères en NFLPierre Trochet

Au niveau de la fédération, notre travail est d’arriver dans les écoles, de toucher les publics les plus jeunes notamment via le flag football : c'est une version allégée du Foot US et sans contact, qui se joue à cinq contre cinq. L’objectif et que ce sport entre dans le programme des Jeux de Los Angeles en 2028.

Le football américain peut avoir l’image d’un sport violent. Qu’en pensez-vous ?

Cet aspect-là, on en entend parler aux États-Unis car, là-bas, les jeunes s’entrainent plus et depuis plus longtemps. Nous n’avons pas la même problématique ici car les contacts ne commencent qu’à l’âge de 16 ans. De plus, on a un développement sur le long terme avec une progression au fur et à mesure. On fait attention avant d’avoir des problèmes en faisant un gros travail pédagogique avec les entraîneurs et dans l’information aux parents.

Pourquoi n’a-t-on pas de Français en NFL ?

On a eu un joueur : Richard Tardits dans les années 1980, 1990. Il sortait de l’université de Georgie et a rejoint les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (1990-1992). Depuis, on a eu des espoirs et certains ont réussi à intégrer des équipes d’entraînement mais aucun n’a percé jusqu’en saison régulière. Il n’y a que trente-deux équipes avec des rosters de 53 joueurs donc les places sont très chères. De plus, les entraîneurs sont plutôt conservateurs dans leur ouverture à l’international».

Pensez-vous qu’un ou des Français y feront bientôt leur entrée ?

On a un joueur, Souleymane Karamoko, formé au Flash de la Courneuve, qui est dans le parcours international de recrutement de la NFL. D’autres joueurs vont passer 4,5 ans aux États-Unis dans les lycées et les universités. Ils vont avoir le même pedigree qu’un Américain. Plus nos athlètes seront performants dans les voies d’accès pour le professionnel, plus ils auront de chances. Aussi, le fait de jouer au Canada fait moins peur aux recruteurs. Plus on aura des joueurs dans ces créneaux, plus on aura de chance de voir un Français drafté en NFL et ainsi avoir la chance de faire une, deux, trois, quatre saisons. On leur souhaite.

Où en est l’équipe de France ?

Elle était sur une bonne dynamique avec les jeux mondiaux en 2017 et le championnat d’Europe en 2018 (remporté). L’équipe de France a beaucoup souffert du Covid car nous n’avons pas eu l’autorisation des autorités de continuer le championnat de France. On a un nombre d’athlètes de haut niveau limité donc la possibilité d’accès aux structures d’entraînement a été limitée à une extrême minorité. On était qualifié pour les demi-finales du championnat d’Europe cette année mais on a eu plusieurs cas de Covid et on a dû annuler notre match face à l’Italie. On espère de nouveau aller sur le podium en 2023. Hélas, on ne sera pas à la Coupe du monde l’année prochaine en Allemagne.

*Première diffusion d’un match de D1 Elite, le Samedi 12 février (19 heures) sur Sport en France.

Les infos utiles pour la soirée de la FFFA au Grand Rex

Le 13 février à partir de 20h, 1 bd Poissonière Paris 2e. Les places sont en vente ici.

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