Quel été ! Vainqueur à Cincinnati, finaliste à Washington, Montréal et à l’US Open, Daniil Medvedev a enfin confirmé tout son talent et envoyé un signal fort au circuit.
A 23 ans, le désormais n°4 mondial semble enfin être arrivé à maturité. Faisant partie intégrante de la nouvelle génération de jeunes joueurs (Zverev, Thiem, Kyrgios) censée remplacer le «Big Three» (Federer, Nadal, Djokovic), le Russe a peut-être pris son envol au terme d’un sublime été.
«Il faut que j’apprécie ce que j’ai fait ces deux semaines, a-t-il confié après sa défaite face à Rafael Nadal au terme d’une bataille de 4h51. Ça a été fou. Avant le tournoi, mon meilleur résultat avait été un 8e de finale en Grand Chelem. J’ai eu des problèmes physiques, parfois je n’ai pas joué aussi bien que je l’aurais voulu. Mais je me suis débrouillé pour arriver en finale. Et là, j'ai réussi à livrer un énorme combat face à l'un des plus grands joueurs de l'histoire de notre sport. J’espère que ça m’a fait beaucoup grandir. Mais je pense que je peux encore faire mieux.»
Arrêter les pizzas
Évidemment le plus dur sera la confirmation. Et pour y parvenir, Daniil Medvedev sait qu’il devra faire attention à son physique notamment. Je travaille beaucoup, surtout mon physique ces deux dernières années et demie, depuis que j’ai consacré ma vie au tennis, a-t-il détaillé. Mes entraîneurs me tuent physiquement pour que je sois prêt pour les tournois comme celui-là, pour ce genre de matchs, pour ce genre d’étés. Je peux être fier de ma forme physique cet été et ce soir. Mais je mange beaucoup de pâtes. J’essaye de manger moins de pizzas, mais j’aime beaucoup la hawaïenne…»
Fin de la tournée américaine de @DaniilMedwed :
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20 victoires, 3 défaites
3 victoires vs top 10 (dont N°1)
1ère finale puis 1er titre en Masters 1000
1ère finale en Grand Chelem
Entrée dans le top 4 pic.twitter.com/MhmC8M5ZFm— Jeu, Set et Maths (@JeuSetMaths) September 9, 2019
Son bourreau espagnol, réputé pour son assiduité au travail depuis toujours, est aussi un exemple à suivre pour lui. «Rafa l’a dit lui-même, il a beaucoup fait évoluer son jeu par rapport à ce qu'il faisait jeune, pour pouvoir continuer à évoluer au plus haut niveau, a indiqué le Russe. Peut-être qu’il faudra que je fasse pareil.»
Mais le plus gros point sur lequel Daniil Medvedev va devoir travailler, c’est son mental. S’il s’est illustré sportivement sur les courts, celui qui a des faux airs du défaut Luke Perry l’a aussi fait par son tempérament de feu. Le digne héritier de Marat Safin s’est notamment mis à dos le public de Flushing Meadows pendant la quinzaine. Lors de son 3e tour contre Feliciano Lopez, il s’est d’abord mal comporté avec un ramasseur de balles ce qui lui a valu un avertissement. Il a ensuite jeté sa raquette vers sa chaise avant de faire un geste obscène que le public a pu voir sur le grand écran. Il a ensuite assuré que les sifflets du public lui avaient donné de la force. «J’ai été idiot, a-t-il reconnu. J’ai fait des choses dont je ne suis pas fier et sur lesquelles je travaille pour devenir un homme meilleur.»
Un gros programme pour celui qui est souvent comparé à John McEnroe. Mais s’il veut devenir le futur patron du circuit, Daniil Medvedev devra corriger tout cela.