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4 ans du 1er confinement : infirmière, caissière… Les travailleurs de «première ligne» évoquent leurs souvenirs du Covid-19

Avec l'apparition du Covid-19, des étudiants en médecine ont dû faire des sacrifices en laissant leurs études de côté. [Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP]

Il y a tout juste 4 ans, jour pour jour, commençait le premier confinement, annoncé la veille par Emmanuel Macron, afin de faire face à l’épidémie de Covid-19. Quatre ans plus tard, les travailleurs de «première ligne», comme on les appelait à l’époque, reviennent pour CNEWS sur les moments qui les ont marqués durant la crise sanitaire.

«Nous sommes en guerre», disait autrefois Emmanuel Macron. Ce dimanche 17 mars marque le 4e anniversaire du premier confinement imposé à la population française pour faire face à la pandémie mondiale de Covid-19. Une date ayant marqué la vie des Français et la société puisque, pour la première fois, la France était confinée.

À l’époque, après une première allocution en date du 12 mars 2020, annonçant la fermeture des commerces non-essentiels et des établissements scolaires, Emmanuel Macron avait repris la parole le 16 mars au soir, lors d’une intervention télévisée particulièrement scrutée par les Français.

Cette intervention a radicalement changé nos vies puisque, pour faire face à l’avancée du Covid-19, un confinement strict a été mis en place en France dès le 17 mars. Un confinement synonyme d’une situation devenant ingérable dans les hôpitaux et dans les centres de santé.

«Dès demain, midi, et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. Cela signifie que les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener et retrouver ses amis dans le parc ou dans la rue ne seront plus possibles. Il s’agit de limiter au maximum ses contacts au-delà du foyer», avait martelé Emmanuel Macron.

Au-delà de la crise sanitaire, cette date rappelle beaucoup de souvenirs à ceux qui étaient en première ligne durant le Covid-19. Dans les hôpitaux, la situation était devenue ingérable.

Une situation tendue pour le personnel soignant

«Dans les différents services de l'hôpital, c’était une pathologie que l’on ne connaissait pas forcément au tout début. Il fallait adapter nos prises en charge à celle-ci, qui était le Covid-19. Il fallait également faire face au nombre de places qui étaient très limitées pour les hospitalisations alors que l’on était en pleine augmentation des nécessités des hospitalisations pour les patients», se remémore Naïza, infirmière dans un hôpital parisien, à CNEWS. 

Hausse des cas, fermetures de lits et un personnel soignant en sous-effectif... Pendant le premier confinement, la pagaille a régné dans les hôpitaux français où plus de 21.000 patients ont été hospitalisés, dont plus de 3.000 cas en réanimation. 

Avec l'apparition du Covid-19, Naïza, alors étudiante en médecine, a dû faire des sacrifices en laissant ses études de côté afin de prêter main-forte au personnel soignant.

«On a fait partie des promotions qui ont été envoyées en renfort dans les différents services pour appuyer le personnel. La particularité, à l’époque, était que la plupart du service n’était pas diplômé. Chacun s’est retrouvé à des postes qui ne correspondaient pas à son métier de base», a-t-elle raconté. 

«En étant étudiante, cela a mis mes études entre parenthèses parce que, forcément, je n’ai pas eu le temps de réviser et je faisais des horaires particuliers alors que l’on n’était pas en période de stage. C’était un peu complexe pour nous, étudiants», a-t-elle ajouté. 

Néanmoins, si la situation venait à se reproduire, l'infirmière a estimé que l'on était «beaucoup plus prêts à l'appréhender parce que l’on a déjà fait face à cette pandémie».

«Après, c’est aussi de la responsabilité de tout un chacun puisqu’au début de l’épidémie, beaucoup de personnes ne respectaient pas les précautions comme le port du masque. Il y avait donc une très large propagation du virus assez rapidement. L’ensemble de la population a connu le Covid-19. Aujourd’hui, elle sait que le scénario peut se reproduire. Elle sera donc plus attentive aux restrictions et aux conduites à tenir», a précisé Naïza.

Dans les supermarchés, l’angoisse règne chez les caissières

Ailleurs, le Covid-19 a également affecté le quotidien des Français. Dans les supermarchés, une jauge d’accueil a été établie avec un maximum de 10 clients simultanément. À l’extérieur, les agents de sécurité se chargeaient de la régulation des flux, tandis que les clients étaient priés d’attendre leur tour et de respecter une distance d’un mètre. Des consignes ont été affichées pour la première fois à l’entrée de chaque magasin.

Léa, caissière d’une vingtaine d’années au Monoprix à l’époque des faits, est revenue sur cette expérience. Elle affirme avoir vécu dans l’angoisse à l’époque du Sars-CoV-2.

«L’angoisse était bien présente. L’angoisse d’avoir une maladie que je n’ai jamais eu et dont j’ignorais les effets qu’elle aurait sur moi. Mais aussi, la culpabilité de prendre le risque de contaminer mes proches. Deux collègues à moi sont morts du Covid-19. Alors, bien sûr, nous prenions tous cela très au sérieux», a réagi Léa, interrogée par CNEWS.

«Je dois dire que, contrairement à d’autres magasins, nous nous sommes bien débrouillés en matière de protection. Comme tout était nouveau, il n’existait pas de protection en plexiglas toute faite. Nous avons, au début, dû bricoler. Ça ne ressemblait à rien. On se protégeait des clients avec du papier film les premiers jours.

Concernant le port du masque, «il a fallu un petit laps de temps» pour que les clients comprennent que celui-ci est obligatoire, a ajouté la caissière de 24 ans.

Outre le port du masque, les gestes barrières n'étaient pas très respectés au début du Covid-19 par la clientèle. «Les clients en face ne se protégeaient pas plus non plus. C’est le bon sens de chacun qui nous a permis de vite faire avancer les choses, de commander de vraies vitres en plexiglas sur mesure pour chaque caisse, cela coûte de l’argent et chaque magasin a dû se débrouiller tout seul», a expliqué Léa.

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