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Une molécule autrefois utilisée pour le revêtement des poêles antiadhésives déclarée cancérogène

L'APFO (ou PFOA en anglais) a longtemps été utilisé dans la confection d'une «vaste gamme de produits» du quotidien, dont les poêles antiadhésives. [Adobe Stock/Cultura Creative]

Ce vendredi 1er décembre, le Centre international de recherche sur le cancer a annoncé avoir réévalué la classification de l'acide perfluorooctanoïque, désormais identifié comme un «cancérogène avéré», au même niveau que l'amiante.

Utilisé pendant des années dans la fabrication du revêtement antiadhésif de type Téflon, notamment celui des poêles, l'acide perfluorooctanoïque ou APFO a été interdit par la Convention de Stockholm, en 2020. Ce vendredi 1er décembre, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l'a identifié comme un «cancérogène avéré».

Une annonce toute sauf anodine puisque l'APFO (ou PFOA en anglais) a été utilisé dans la confection d'une «vaste gamme de produits» du quotidien. Le CIRC cite notamment les emballages alimentaires, les tapis, les matériaux de construction, les cosmétiques, les ustensiles de cuisine, les vêtements imperméables ou encore les mousses d'extinction d'incendie.

A partir de ce vendredi, cette molécule rejoint le groupe 1 de la classification du CIRC, au même titre que l'amiante, la pollution de l'air ou encore le benzène. Il s'agit de «la catégorie d'indication la plus élevée selon laquelle un agent peut provoquer le cancer».

Le Centre explique que cette décision découle du travail d'une trentaine d'experts indépendants provenant de 11 pays différents qui, à son invitation, se sont réunis pour étudier ensemble les études scientifiques sur le sujet et réévaluer si nécessaire la classification de cette molécule.

Ils ont déterminé qu'il existait des indications «suffisantes» de la cancérogénicité de l'APFO chez l'animal de laboratoire, et «limitées» mais réelles chez l'homme. Des «indications mécanistiques fortes» apparaissent chez les individus exposés, ce qui signifie que la molécule provoque des conditions, tels que les altérations épigénétiques et l'immunosuppression, qui favorisent l'apparition de cancers.

L'eau potable contaminée

Grâce aux accords et réglementations, comme la Convention de Stockholm, l'utilisation de l'APFO a été «progressivement supprimée au cours des dernières décennies», précise le CIRC. Mais l'exposition se poursuit «par le biais des produits fabriqués avant l’entrée en vigueur de la réglementation, et de l’environnement, et ce en raison de l’extrême persistance de ces substances chimiques» parfois appelées «polluants éternels».

Avant d'être interdite, cette molécule a contaminé la faune et la flore à très grande échelle, au point qu'elle est aujourd'hui omniprésente dans l'environnement, «même dans les zones les plus reculées». Elle a notamment été détectée dans les systèmes d'approvisionnement en eau potable, «en particulier à proximité des sites de production ou d'utilisation intensive». Aujourd'hui la population générale est donc principalement exposée «par le biais de l'alimentation et de l'eau potable, et potentiellement par les produits de consommation».

En parallèle, le CIRC a également réévalué la classification du SPFO ou acide perfluorooctanesulfonique, qui entre dans le groupe 2B en tant que «possiblement cancérogène» pour l'homme. Cette molécule a globalement été employée pour les mêmes usages que l'APFO, mais les chercheurs ont jugé que les indications de sa cancérogénicité sont «limitées» chez l'animal de laboratoire et «insuffisantes» chez l'homme.

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