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Covid-19 : l'OMS annonce la levée de l'alerte maximale concernant la pandémie

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a regretté «des vies perdues qui n'auraient pas dû l'être». [Fabrice COFFRINI / AFP]

Ce vendredi 5 mai, l'alerte maximale de l'OMS concernant le Covid-19 a été levée. La vigilance reste toutefois de mise selon l'organisation.

Le Covid-19 «n'est plus une urgence sanitaire de portée internationale» à partir de ce vendredi 5 mai, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Après plus de trois ans de pandémie et des millions de morts, cela signifie que le niveau maximal d'alerte n'est plus en vigueur, mais que toute menace n'est pas définitivement écartée.

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait part de son «espoir», indiquant que les experts ont validé le passage «à une gestion à long terme de la pandémie». Rappelant que le Covid-19 a fait «au moins 20 millions de morts» à travers le monde, il a toutefois appelé à rester vigilant.

«La pire chose qu'un pays puisse faire maintenant est d'utiliser cette nouvelle comme une raison de baisser sa garde, de démanteler les systèmes qu'il a construits ou d'envoyer le message à son peuple que le Covid-19 n'a rien d'inquiétant», a-t-il déclaré.

Depuis janvier, la courbe des décès dus au Covid a en effet plongé de 95%, mais cela n'empêche pas le virus de tuer. La semaine dernière, une personne contaminée mourrait encore toutes les trois minutes. Des chiffres qui semblent en contradiction avec la situation sanitaire de nombreux pays, où les tests de dépistage et la surveillance du Covid-19 ont été relégués à l'arrière-plan. Un relâchement que l'OMS juge prématuré.

L'organisation avait activé son plus haut niveau d'alerte dès le 30 janvier 2020, quelques semaines seulement après la détection des premiers cas en Chine. Avant même que Tedros Adhanom Ghebreyesus n'emploie le terme de «pandémie» pour la première fois, en mars 2020.

Des «erreurs» commises

Ce vendredi 5 mai, le patron de l'OMS a regretté «des vies perdues qui n'auraient pas dû l'être», mettant en cause «un manque de coordination, d'équité et de solidarité» pendant cette crise sanitaire. «Cela aurait pu se passer autrement», a-t-il assuré, avant de souligner la nécessité de «promettre [...] que nous ne ferons plus jamais ces erreurs».

Il faisait notamment référence aux inégalités économiques et d'accès aux soins, brutalement exposées par la pandémie. La répartition des vaccins en est un bon exemple, puisqu'ils ont d'abord été monopolisés par les pays qui avaient les moyens de payer le prix fort, laissant les autres démunis pendant de très longs mois.

Trois ans plus tard, la communauté internationale s'interroge toujours sur les origines de la pandémie. Si les experts paraissent dans l'ensemble d'accord pour situer les premiers cas à Wuhan, fin 2019, deux théories s'affrontent en revanche concernant la provenance du virus.

La première évoque la fuite d'un laboratoire de cette ville chinoise, la seconde soutient l'existence d'un animal intermédiaire ayant infecté les personnes qui fréquentaient un marché local. L'obstruction des autorités chinoises ne permet pas, pour l'heure, de progresser dans l'enquête.

La communauté scientifique insiste pourtant sur la nécessité cruciale de déterminer comment ce virus a muté dans une forme transmissible entre humains. L'enjeu, de taille, est d'être capable d'éviter qu'une telle catastrophe sanitaire se produise à nouveau. Les experts assurent en effet que d'autres pandémies surviendront et qu'il est important d'y être préparé. A l'OMS, les pays membres ont d'ailleurs commencé à discuter d'un futur accord contraignant en ce sens.

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