Le président américain Joe Biden, plutôt silencieux depuis le début des manifestations pro-palestiniennes dans les campus américains, s’est exprimé ce jeudi. Il a affirmé que «l’antisémitisme» n’avait pas sa place dans les universités, mais a également défendu le droit à la liberté d’expression des étudiants.
La parole est d’argent, mais le silence est d’or, et cela, Joe Biden en est bien conscient. Le président américain, candidat à sa réélection en novembre prochain, est resté pendant plusieurs semaines plutôt silencieux concernant les manifestations propalestiniennes dans les universités américaines, alors même que le mouvement prend de l’ampleur.
Ce jeudi 2 mai, il est toutefois sorti du silence, lors d’une courte prise de parole diffusée sur ses réseaux sociaux. Il a notamment déclaré que les étudiants devraient être libres d’exprimer leurs opinions, mais sans se livrer à des intrusions ou des actes de vandalisme.
«Les manifestations violentes ne sont pas protégées. Les manifestations pacifiques le sont. Les actes de violence sont contraires à la loi. La destruction de biens n'est pas une manifestation pacifique. C'est contraire à la loi», a-t-il déclaré. Il a ajouté que «l’ordre devait prévaloir». «L'antisémitisme et les menaces contre des étudiants juifs n'ont pas leur place ni sur les campus ni en Amérique», a-t-il ajouté.
Tune in as I deliver remarks. https://t.co/zN7LMKaBIf
— President Biden (@POTUS) May 2, 2024
Conscient que la moindre prise de parole pourrait lui coûter cher, notamment auprès de son électorat jeune et faisant partie de l’aile gauche des Démocrates, le président américain a néanmoins affirmé que les Etats-Unis n’étaient pas «un pays autoritaire qui réduit les gens au silence».
Il a une nouvelle fois soutenu le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas, et a indiqué que les protestations en cours dans les universités américaines n’allaient pas changer sa ligne politique. Il a néanmoins plaidé pour l’envoi de davantage d’aide humanitaire à Gaza.
Plus tôt dans la journée, son principal adversaire à l’élection présidentielle, Donald Trump, a attaqué le président américain et lui a reproché son absence de déclaration. Le Républicain a considéré les étudiants qui manifestent dans les universités comme des «maniaques enragés et sympathisants du Hamas», et a déclaré que s’il était au pouvoir, il ferait intervenir la garde nationale.
Depuis plusieurs semaines, des manifestations sont organisées dans de nombreuses universités américaines, comme à Columbia, l'université de New York ou encore celle de Californie du sud. Les forces de l'ordre ont dû intervenir plusieurs fois pour déloger les manifestants de l'enceinte des campus.