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Immigration clandestine : la Tunisie dénonce un «mauvais procès d'interprétation fallacieuse» des propos du président et refuse de «s’excuser»

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a précisé que les mesures annoncées par Kais Saied ne viseront que les migrants clandestins. [FETHI BELAID / AFP]

Lors d’un entretien accordé à l’AFP, le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar a affirmé que la Tunisie prônait l’apaisement, après les propos du président Kais Saied sur l’immigration, ayant déclenché une vague d’indignation. Le chef de la diplomatie a tout de même refusé de s’excuser.

«Raciste», «haineux», «choquant»… Depuis l’annonce des «mesures urgentes» contre l’immigration clandestine des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, la Tunisie fait face à une vague d’indignation de plusieurs ONG.

Alors même que le président Kais Saied considérait que la présence des «migrants clandestins» était une source de «violence et de crimes», la diplomatie tunisienne a dénoncé, ce lundi 27 février, un «mauvais procès d’interprétation fallacieuse des propos des hautes autorités tunisiennes à ce sujet».

«Cela fait quelques jours que cela s'est produit et il faut maintenant garder la tête froide, il faut apaiser, et les messages d'apaisement ont déjà été transmis par les canaux officiels et autres», a déclaré à l'AFP le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar.

Bien que la Tunisie soit prise à partie par plusieurs pays africains et que les déclarations «choquantes» du président tunisien soient condamnées par l’Union africaine, le ministre tunisien a affirmé que son pays ne «s’excusera pas». «Non, il n'est pas question d'excuses du tout, nous n'avons porté atteinte à personne», a-t-il dit.

«Les migrants illégaux sont appelés à retourner chez eux»

Au total, la Tunisie compte plus de 21.000 ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne. Néanmoins, la diplomatie tunisienne a précisé que les mesures annoncées par Kais Saied ne viseront que les migrants clandestins.

«Pour les migrants qui sont légaux, il n'y a aucun problème. Au contraire, nous en voulons plus», a déclaré Nabil Ammar. «Et les migrants illégaux sont appelés à retourner chez eux mais dans le respect de leurs droits et de leur dignité», a-t-il ajouté.

Lors de sa prise de parole, Kais Saied avait soutenu que cette immigration (clandestine) relevait d’une «entreprise criminelle» destinée à changer la composition démographique de la Tunisie afin d’estomper son caractère «arabo-musulman».

Depuis le 21 février dernier, le pays fait état d’une recrudescence d’agressions contre des migrants issus d’Afrique subsaharienne. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a, à son tour, appelé à «ne pas mélanger les actes individuels et les actes des autorités».

«Il ne faut pas mélanger les actes individuels et les actes des autorités. Les autorités sont en train de prendre toutes les mesures pour protéger tous les migrants en Tunisie, qu'ils soient légaux ou illégaux», a-t-il conclu.

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