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Beyrouth : deux ans après l'explosion, le Liban continue de sombrer

Au Liban, la population subit encore les conséquences de l'explosion qui a eu lieu deux ans plus tôt dans le port de Beyrouth et exige du changement. [JOSEPH EID / AFP]

Il y a deux ans, une explosion dans le port de Beyrouth ravageait celui-ci en emportant avec lui plusieurs quartiers de la capitale libanaise. La population, qui subit la pauvreté ainsi que de multiples pénuries, réclame aujourd'hui du changement.

Le 4 août 2020, une déflagration avait dévasté un entrepôt du port de Beyrouth abritant des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stocké sans précaution. Cette explosion, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés dans la capitale libanaise, a été l'une des plus violentes explosions non nucléaires jamais enregistrées. L'enquête ouverte pour éclaircir les circonstances qui ont amené à ces faits est l'objet de multiples ingérences politiques, tant et si bien qu'aucun représentant de l'Etat n'a été tenu pour responsable de cette tragédie qui a connu un nouveau développement la semaine dernière.

En effet, plusieurs silos à grain dans l'enceinte du port, très endommagés par l'explosion, se sont effondrés, et d'autres ont fait de-même ce jeudi, comme pour marquer ce triste anniversaire.

Tatiana Hasrouty, une habitante qui a perdu son père dans l'explosion au port de Beyrouth, «espère que voir les silos tomber donnera aux gens la volonté de se battre pour la justice, de se battre avec nous». Les politiciens «font tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter l’enquête» déplore-t-elle.

Cette explosion hors du commun intervient dans un contexte économique libanais déjà très durement éprouvé par la pire crise économique de son histoire, des coupures de courant incessantes ainsi qu'une inflation persistante qui met à mal le moral de toute une population qui ne voit pas le début d’un dénouement de cette situation...

Trois marches de protestation distinctes étaient prévues aujourd'hui en direction du port duquel de la fumée s'échappe toujours. Les protestataires visent directement le gouvernement dans leurs revendications.

Une population désabusée et des politiques corrompus

L'explosion survenue dans le port de Beyrouth, qui a été ressentie jusqu'à Chypre, a provoqué un exode massif, rappelant celui de la guerre civile qui s'était étendue de 1975 à 1990.

La classe dirigeante du pays, accusée, entre autres, de mauvaise gestion, de corruption et de négligence flagrante, fait tout pour conserver le pouvoir alors même que la population libanaise souffre de pénuries d'eau potable, de carburants et de médicaments.

Signe que les pénuries sont un problème qui touche tous les secteurs de l'économie libanaise, les coupures de courants peuvent durer jusqu'à 23 heures par jour, les feux de circulation sont éteints la plupart du temps et les boulangeries rationnent le pain.

«Cette classe dirigeante nous tue tous les jours, estime Tatiana Hasrouty. Ceux qui ne sont pas morts dans l'explosion, meurent de faim», assure-t-elle.

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