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Variant Omicron : les vaccins actuels seraient toujours efficaces, selon l'OMS

Les variants du coronavirus se succèdent et suscitent tour à tour les mêmes questions. Après Delta, Omicron interroge lui aussi l'efficacité des vaccins à son encontre. A ce sujet Michael Ryan, épidémiologiste irlandais et responsable des urgences de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'est montré plutôt rassurant, même si des zones d'ombre persistent.

Ce mardi 7 décembre, il a estimé qu'il «n'y a aucune raison de douter» du fait que les vaccins actuels protègent les malades contaminés par le variant Omicron contre les formes sévères du Covid-19. Les différents sérums existants «ont démontré leur pouvoir contre tous les variants jusqu'à présent, en termes de sévérité de la maladie et d'hospitalisation», estime l'expert auprès de l'AFP. Alors pourquoi Omicron ferait-il exception ?

En l'état actuel des connaissances, on est en droit de penser que «le vaccin semble tenir bon en termes de protection». Mais l'épidémiologiste irlandais, qui travaille à la lutte contre le Covid-19 depuis sa détection fin 2019, concède une certaine singularité d'Omicron. Le variant se distingue par un nombre très élevé de mutations de la protéine de spicule, celle qui permet au virus de s'accrocher aux cellules avant de les envahir pour se multiplier.

Cette spécificité pourrait indiquer une efficacité réduite des vaccins mais «il est fort improbable» que le variant puisse échapper totalement à la protection conférée par les injections, juge Michael Ryan. «Les données préliminaires que nous avons d'Afrique du Sud ne montrent pas que nous avons une perte d'efficacité aux proportions catastrophiques. De fait, c'est même le contraire en ce moment».

LA PRUDENCE EST DE MISE

Si l'on en croit les laboratoires Pfizer et BioNTech, le sérum qu'ils ont conçu est «toujours efficace» contre Omicron, mais ce dernier n'est «probablement pas suffisamment neutralisé après deux doses». Avec trois injections, ces entreprises promettent «un niveau d'anticorps neutralisants contre Omicron similaire à celui observé après deux» doses pour les autres variants. En parallèle, les laboratoires annoncent «poursuivre le développement d'un vaccin spécifique» à cette nouvelle mutation du coronavirus, qui pourrait être «disponible d'ici à mars au cas où une adaptation serait nécessaire».

Insistant sur le fait qu'Omicron a été détecté très récemment, le 24 novembre dernier, Michael Ryan rappelle que les études à son sujet ne font que commencer. «On en est au tout début, nous devons être très prudents dans notre façon d'analyser», prévient-il. Il est probable qu'Omicron soit plus contagieux mais, pour ce responsable de l'OMS, ça n'a rien de très étonnant : «Quand un nouveau variant apparaît, il a tendance à être plus transmissible, parce qu'il est en compétition avec les variants précédents», explique-t-il.

Il est également possible qu'Omicron se propage actuellement rapidement en Afrique du Sud parce qu'il «exploite un déclin de la transmission de Delta», nuance l'expert. Certaines données suggèrent que le nouveau venu est à l'origine de «réinfections plus fréquentes [...] qu'avec les vagues ou les variants précédents». Mais pour Michael Ryan, cela ne remet pas en cause les vaccins anti-Covid qui, rappelle-t-il, ont été conçus pour protéger des formes les plus graves de la maladie et pas forcément contre celles qui sont plus bénignes.

Pas de sévérité accrue observée jusqu'ici

Quoi qu'il en soit, la découverte de ce nouveau variant a suscité quelques inquiétudes, notamment en Europe où la cinquième vague liée à Delta est encore en cours. Mardi 7 décembre, la Commission européenne a ainsi appelé les Vingt-Sept à se coordonner pour établir des restrictions de circulation cohérentes et lutter contre la flambée de Covid-19. L'instance les a aussi encouragés à accélérer la campagne de vaccination quand, dans le même temps, l'OMS conseillait de renforcer la protection des enfants, actuellement la classe d'âge la plus touchée.

Mais plus que la rapidité de propagation du variant, ce qui intéresse les chercheurs est avant tout de savoir si Omicron induit une augmentation de la sévérité des symptômes. Or, rien ne l'indique pour l'heure, selon «le comportement général observé jusqu'ici chez ce nouveau variant». Michael Ryan ajoute même : «De fait, certains endroits en Afrique australe font état de symptômes plus légers».

Sur ce point, il rejoint Anthony Fauci, scientifique américain, pour qui il est «quasiment certain» que ce nouveau variant ne cause pas de cas plus graves que Delta. S'il le juge «clairement hautement transmissible», ce conseiller de la Maison Blanche évoque lui aussi la possibilité, d'après «quelques signes», qu'Omicron soit moins dangereux que Delta. Il conseille d'attendre «deux semaines au moins» pour avoir davantage d'éléments à ce niveau.

Puisque «le virus n'a pas changé de nature», Michael Ryan recommande de le combattre avec les outils qui ont déjà fait leurs preuves. Selon lui, les vaccins sont «la meilleure arme» dont nous disposons. Face au redouté Omicron «les règles du jeu restent les mêmes» : port du masque, aération et distanciation sociale.

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