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Allemagne : Les 5 défis d’Olaf Scholz

Intronisé chancelier d’Allemagne ce mercredi 8 décembre, Olaf Scholz a dévoilé ses grands projets à la tête du pays, que ce soit sur l’aspect sanitaire, économique, diplomatique, environnemental et social.

Désireux d’amorcer «la plus grande modernisation industrielle» pour être «capable de stopper le changement climatique crée par l’Homme», comme il l’a rappelé dans Die Zeit, Olaf Scholz devra composer avec la crise du Covid-19, des relations internationales tendues et quelques problématiques sur le plan national.

Pour cela, le nouvel homme fort outre-Rhin va s’appuyer sur une coalition gouvernementale regroupant son parti du SPD avec les Verts et les Libéraux afin de former un gouvernement paritaire de 8 hommes et de 8 femmes, une première dans le pays.

Des travaux sur le plan social

Reconduit à la tête du ministère du Travail, Hubertus Heil aura la charge de faire appliquer l’augmentation du salaire minimum, qui va passer de 9,82 euros bruts de l’heure actuellement à 12 euros bruts de l’heure dès 2022. Cette proposition annoncée par la coalition «feu tricolore» concernera 10 millions de travailleurs, principalement dans les secteurs en manque de main d’œuvre comme la restauration et le commerce.

Le système des retraites va également faire l’objet d’une attention particulière du gouvernement. Olaf Scholz a indiqué à ce sujet que le contrat de coalition va maintenir le niveau des pensions et ne pas rehausser l’âge légal de départ à la retraite. Dès 2022, un fonds permanent et indépendant sera créé puis doté d’un capital de 10 milliards d’euros afin de faire respecter cet engagement.

La nouvelle ministre du Logement, Klara Geywitz, s’alignera sur un objectif défini de construction de 400.000 nouveaux logements par an, tout en veillant à limiter la hausse des prix des loyers. Le gouvernement allemand viendra en appui avec le déploiement prévu d’un nouveau dispositif d’utilité publique, prévoyant des primes à l’investissement et des aides fiscales.

Se tourner vers l’UE

Afin de récupérer du poids sur le plan de la diplomatie mondiale, le futur chancelier a pour objectif de renforcer la souveraineté stratégique de l’Union Européenne. Dans cette optique, il a nommé l’écologiste Annalena Baerbock comme ministre fédérale des Affaires étrangères.

Alignée sur des idées humanistes, elle aura pour mission de réaffirmer les valeurs démocratiques à la Russie et à la Chine. Pour parvenir à ses fins, elle pourrait prendre un virage dans son secteur en freinant les exportations avec les régimes totalitaires, ce qui n’a jamais vraiment été le cas avec ses prédécesseurs.

Le premier symbole fort montré par Olaf Scholz sera sa toute première visite officielle réservée à la France dès vendredi. Il enverra un signe clair sur sa volonté de solidifier le couple franco-allemand et de miser grandement sur un renforcement de la stature de l’UE sur le plan international.  

L’écologie au cœur du programme

«Atteindre les objectifs de l'accord de Paris en matière de protection climatique est pour nous une priorité absolue», a explicité le programme du candidat du SPD. Afin d’avancer dans cette direction, le gouvernement va miser sur une sortie rapide du charbon à l’horizon 2030 plutôt que 2038 comme prévu initialement.

Avec la fin programmée des centrales nucléaires dans le pays d’ici 2022, l’Allemagne va massivement se tourner vers les énergies renouvelables. Dans sa feuille de route, le gouvernement a fixé à 80% la part de ces énergies vertes dans la production d’électricité du pays avant 2030. Il a aussi donné des directives pour la création de centrales à gaz modernes, plus respectueuses de l’environnement.

Véritable fleuron de l’économie allemande, le secteur automobile devra s’adapter à cette transformation en profondeur avec un objectif de production fixé à 15 millions de voitures électriques en Allemagne d’ici 2030 contre 500.000 actuellement. Cette lourde tâche sera confié à l’écologiste Robert Habeck, fraîchement nommé à la tête du ministère de l’Ecologie et de la Protection du climat.

Le retour de la rigueur budgétaire

Perturbée par l’épidémie mondiale de coronavirus, l’économie allemande n’est plus aussi brillante que par le passé avec le retour de l’inflation et une croissance revue à la baisse selon les dernières estimations.

L’homme politique de 63 ans a choisi un membre de son Parti social-démocrate, Christian Lindner, pour occuper le ministère de l’Économie. Prônant l’orthodoxie budgétaire, ce dernier a expliqué vouloir limiter l’endettement public à partir de 2023.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le gouvernement allemand avait dépensé 72 milliards d’euros d’aides aux entreprises et 54 milliards d’euros de crédits selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Économie. Ces aides ont été prolongées jusqu'en avril 2022 afin de faire face à la nouvelle vague épidémique de coronavirus. 

La lutte contre le Covid-19

Confrontée à une forte vague épidémique, l’Allemagne a dépassé fin novembre le cap des 100.000 morts et des 6 millions de cas liés au coronavirus.

Alors que seulement 68,5% de la population a obtenu un schéma vaccinal complet, de nouvelles mesures ont été prises par le gouvernement allemand pour inciter à la vaccination, comme le confinement des non-vaccinés.

Pourtant, une autre proposition forte a été mise sur la table : celle de l’obligation vaccinale d’ici le début d’année prochaine. Favorable à cette mesure, Olaf Scholz a assuré le mardi 30 novembre que cette proposition serait soumise au vote du conseil fédéral avant la fin d’année.

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