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Emeutes aux Îles Salomon : trois morts et une centaine de personnes arrêtées

La police barre l'accès au bâtiment où trois corps calcinés ont été retrouvés après les émeutes. [CHARLEY PIRINGI / AFP]

Après plusieurs jours d'émeutes, les Îles Salomon déplorent leurs premières victimes. Au moins trois personnes sont mortes à Honiara, la capitale de cet archipel du Pacifique.

Trois corps calcinés ont été découverts vendredi dans un magasin incendié du quartier chinois de Honiara, sur l'île de Guadalcanal. Ce sont les premières victimes constatées depuis le début des émeutes mercredi dernier. Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les causes de leur mort.

Après trois jours de violences, un couvre-feu nocturne est entré en vigueur vendredi soir à Honiara. Des forces de l'ordre australiennes ont été envoyées sur place pour rétablir le calme. Ce samedi matin, les rues de la capitale étaient redevenues tranquilles, mais des décombres continuaient d'obstruer les routes.

56 bâtiments incendiés

Les émeutes ont débuté mercredi quand des centaines de personnes originaires de l'île voisine de Malaita ont manifesté pour réclamer la démission du Premier ministre Manasseh Sogavare, avant de s'attaquer au quartier chinois de Honiara.

Les dégâts matériels sont considérables : 56 bâtiments de la capitale ont été brûlés ou pillés, dont un poste de police. La Banque centrale de l'île évalue les pertes économiques à 28 millions d'euros. Certaines entreprises pourraient mettre plus d'un an à se relever et la Croix Rouge craint des pénuries de nourriture.

Plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées, soupçonnées d'avoir participé aux émeutes. Les causes de ce soulèvement sont multiples, parmi lesquelles la pauvreté et le chômage, aggravés par l'asphyxie économique causée par deux ans de fermeture des frontières en raison de la pandémie de Covid-19.

Les spécialistes évoquent aussi la rivalité historique entre l'île la plus peuplée du pays, Malaita, et celle de Guadalcanal où se situe la capitale.

Les tensions se sont à nouveau intensifiées quand, en 2019, le Premier ministre Manasseh Sogavare a décidé de ne plus reconnaître la légitimité de Taïwan au profit de la Chine continentale. Un tournant diplomatique que n'accepte pas Malaita, qui a tissé des liens forts avec Taïwan depuis les années 80 et qui accuse le gouvernement central d'être corrompu par Pékin.

Le soulèvement populaire pourrait se transformer en crise politique pour Manasseh Sogavare. Ce samedi, les dirigeants de l'opposition ont appelé à un vote de défiance contre son gouvernement.

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