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Coup d'état : en Birmanie, la sanglante répression des manifestations

Des manifestants à Rangoun fuient les gaz lacrymogènes lancés par la police. Des manifestants à Rangoun fuient les gaz lacrymogènes lancés par la police. [STR / AFP]

Après avoir au départ fait preuve de retenue dans leur riposte, les militaires au pouvoir en Birmanie depuis le coup d'Etat du 1er février ont brutalement durci leur répression des manifestations ces derniers jours. Une trentaine de personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de désobéissance civile selon une ONG, dont 18 rien que lors de la journée de dimanche.

Après avoir menacé les contestataires de recourir à la force létale pour en finir avec «l'anarchie», la junte est passée des paroles aux actes. Les forces de l'ordre n'hésitent plus désormais à tirer à balles réelles dans la foule pour disperser les rassemblements pro-démocratie. Une vingtaine de personnes ont encore été blessées ce mardi par la police et l'armée dans la ville de Kale, dans le nord-ouest du pays, dont trois sont dans un état critique.

Au moins 2.000 personnes ont par ailleurs été arrêtées depuis le putsch, dont 1.300 lors de la seule journée de dimanche, qui a marqué un tournant sanglant dans la répression de la contestation. Cette escalade dans la violence fait craindre à la population que le scénario des soulèvements populaires de 1988 et 2007 ne se répète, avec à chaque fois des révoltes matées dans le sang par les militaires.

Malgré la peur des représailles, la population birmane ne semble pas près de cesser la lutte, plus d'un mois après le putsch, qui a conduit à l'arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991. L'ex-conseillère d'Etat - un poste équivalent à celui de Première ministre - est désormais inculpée pour quatre chefs d'accusation : importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus, violation d'une loi sur les télécommunications et incitation aux troubles publics.

Bientôt une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

Les multiples condamnations internationales du coup d'Etat et des violences ne paraissent pour l'instant pas faire trembler la junte, menée par le général Min Aung Hlaing. Ni les sanctions imposées aux responsables du putsch par les Etats-Unis et l'Union européenne. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir cette semaine pour évoquer le dossier, après une réunion de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ce mardi.

Si les Etats-Unis souhaitent «accentuer la pression» sur la junte, la Chine, principal soutien de la Birmanie, est moins volontaire. Elle pourrait contraindre le Conseil de sécurité à diluer sa riposte à destination de l'armée birmane, à l'image de ce qu'elle a fait début février avec la Russie, en empêchant que la déclaration commune de l'organe onusien ne mentionne une condamnation du coup d'Etat.

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