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Joe Biden : une investiture et des défis

Une investiture sous tension. Joe Biden doit prêter serment ce 20 janvier à midi (18h en France) pour devenir le 46e président des Etats-Unis. Donald Trump, son prédécesseur, ne sera pas présent car il refuse toujours d’accepter sa défaite. Mais outre cette absence, l’investiture aura lieu dans un drôle de silence.

Pour éviter un rassemblement massif en pleine pandémie, et se prémunir de débordements de pro-Trump, le parc National Mall où se réunissent traditionnellement les citoyens sera fermé au public et la parade présidentielle n’aura lieu que de manière virtuelle. Une situation qui symbolise les difficultés à venir pour Joe Biden.

Commencer un mandat aux Etats-Unis n’est jamais une chose aisée. Mais le démocrate de 78 ans fait face à une montagne de défis devant lui. Le premier, qui devrait d’ailleurs occuper une large part de son discours d’investiture, est la crise sanitaire. Le pays est le plus touché au monde par le Covid-19, avec plus de 400 000 morts. Celle-ci a également engendré une crise économique et sociale d’ampleur puisque, sur l’année 2020, près de 8 millions d’Américains sont tombés dans la pauvreté. Un chiffre record.

Mais là où Barack Obama avait pu se concentrer largement sur la crise économique lors de son arrivée au pouvoir en 2009, Joe Biden doit également gérer les divisions au sein de ses citoyens. Quel­que 74 millions d’Américains ont voté pour Donald Trump, et une large part de ceux-ci refusent de reconnaître le démocrate comme leur nouveau président. L’invasion du Capitole le 6 janvier dernier n’a fait qu’illustrer l’importance de la fracture dans le pays. 

Dans sa première prise de parole aujourd’hui, il est donc plus que probable que Joe Biden joue la carte du rassemblement. «Il vise l’unité et ne va désigner qu’un coupable : le coronavirus», assurait ainsi dans nos lignes le 18 janvier Jean-Eric Branaa, politologue spécialiste des Etats-Unis et maître de conférence à Assas-Paris II. L’objectif sera donc clairement de tourner la page Trump le plus vite possible. Une tâche qui sera rendue ardue par la tenue du procès en destitution du président sortant au Sénat dans les jours qui vont venir. De quoi parasiter le début de mandat de Joe Biden.

Des messages forts à envoyer 

Pour contrer cette attention politique et médiatique autour de Donald Trump, Joe Biden veut jouer la carte du dynamisme. De nombreux décrets présidentiels doivent être signés dès son arrivée à la Maison Blanche, notamment pour lutter contre le coronavirus.

Refusant le «Green New Deal» souhaité par les progressistes démocrates et notamment Bernie Sanders, Joe Biden est soucieux d’envoyer un message sur l’écologie. Il prévoit donc de rejoindre les accords de Paris sur le climat et d’annuler un permis concernant la construction d’un oléoduc entre le Canada et les Etats-Unis.

Des décisions majeures de son prédécesseur seront supprimées en série, comme le «Muslim ban», qui interdisait l’arrivée sur le territoire de ressortissants de certains pays à majorité musulmans. Le pays devrait également annuler sa sortie de l’Organisation mondiale de la santé, demandée par Donald Trump l’été dernier. Sans surprise, Joe Biden marquera donc sa différence avec le républicain dès les premiers jours. Au risque d’engendrer une réaction rapide de ce dernier et de ses partisans. 

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