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Une journaliste chinoise condamnée à quatre ans de prison pour ses reportages sur la pandémie à Wuhan

Zhang Zhan, journaliste citoyenne de 37 ans, postait ses reportages à propos de l'épidémie de coronavirus à Wuhan sur les réseaux sociaux.[Capture d'écran Youtube]

L'un des avocats de Zhang Zhan, journaliste citoyenne chinoise de 37 ans, se dit «très inquiet» pour son état psychologique. Lundi 28 décembre, cette dernière a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir couvert le début de la pandémie de coronavirus, à Wuhan. Elle était accusée de «provocation aux troubles».

Zhang Zhan s'est rendue dans cette ville chinoise, épicentre de la pandémie, en février. Sur place, elle a réalisé plusieurs reportages pour rendre compte de la situation, et notamment du chaos qui régnait alors dans les hôpitaux. Son travail était diffusé sur les réseaux sociaux et ce sont ces articles qui lui ont valu d'être arrêtée en mai.

La journaliste dénonçait notamment le confinement imposé à Wuhan à l'époque, le jugeant comme «une grave violation des droits de l'Homme». Selon un autre de ses avocats, Zhang Keke, Zhang Zhan a été condamnée car le tribunal a jugé qu'elle avait diffusé de fausses informations.

Son histoire rappelle celle de certains médecins chinois qui, au début de la pandémie, ont tenté d'alerter à propos de ce mystérieux virus qui se propageait. Tous avaient été entendus par la police qui leur reprochait de répandre «des rumeurs». L'un d'entre eux, Li Wenliang, est mort du coronavirus peu après, au mois de février.

La Chine est très critiquée pour sa gestion du début de la pandémie. On l'accuse notamment d'avoir attendu le 23 janvier pour mettre Wuhan en quarantaine alors que les premiers cas de coronavirus avaient été signalés dès décembre 2019. Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé est attendue en janvier pour éclaircir les origines de la pandémie mais, déjà, la Chine cherche à faire oublier cette partie de l'histoire.

Une réussite «extrêmement extraordinaire»

Vendredi 25 décembre, à l'issue d'une réunion du bureau politique du PCC, l'agence Chine nouvelle rapportait que les dirigeants du parti au pouvoir se félicitaient de leur réussite «extrêmement extraordinaire» cette année. Ainsi, le traitement de Zhang Zhan est celui réservé à de nombreux opposants au régime du président Xi Jinping : ils sont souvent condamnés au moment des fêtes de fin d'année, lorsque l'attention du monde est ailleurs.

Lors du jugement de la journaliste, ce lundi, les médias et diplomates étrangers n'ont pas été autorisés à entrer dans le tribunal de Shangai. L'un de ses avocats, Ren Quanniu, a indiqué qu'elle «a parue très abattue quand le jugement a été annoncé». Zhang Zhan encourait une peine de cinq ans de prison et avait prévenu qu'elle «refuserait toute nourriture jusqu'au bout» si elle était lourdement condamnée.

Pour protester contre sa détention, elle avait déjà entamé une grève de la faim en juin. Une action qui a été stoppée depuis puisque, selon ses avocats, la journaliste est à présent nourrie de force, à l'aide d'un tube nasal. Selon Zhang Keke, Zhang Zhan est convaincue qu'«elle mourra en prison».

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