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La déforestation en Amazonie a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans

La déforestation en Amazonie est a son plus haut niveau depuis 2008. La déforestation en Amazonie est a son plus haut niveau depuis 2008. [Florian PLAUCHEUR / AFP]

La déforestation en Amazonie continue de gagner du terrain. Selon les chiffres divulgués par l’Institut national de recherche spatiale (INPE) du Brésil, elle a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans, sur la période 2019/2020. Une augmentation qui n’est pas sans lien avec la politique du président brésilien, Jair Bolsonaro.

Au total, 11.088 kilomètres carrés de forêt ont été rasés entre le 1er août 2019 et le 31 juillet 2020. Un chiffre en augmentation de 9,5% par rapport à la même période l’année précédente, et le plus important depuis une douzaine d’années, rapporte la presse locale. Ce sont les premiers chiffres imputables  au gouvernement de Jair Bolsonaro, puisqu’il a pris le pouvoir le 1er janvier 2019.

Selon le vice-président brésilien, Halminton Mourão, interrogé lors d’une conférence de presse, l’augmentation de la déforestation a commencé en 2012, soit bien avant l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. Il a tenté de défendre le bilan du président d’extrême droite, en réaffirmant l’engagement du gouvernement dans la lutte contre la déforestation illégale et le réchauffement climatique, et qu’il compte bien respecter les engagements pris lors des Accords de Paris en 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Une politique favorable à l'exploitation de la forêt

Des arguments qui peinent à convaincre les associations et organisations écologistes. «La publication de ces chiffres officialise le fait que le Brésil n’a pas réussi à atteindre l’objectif fixé par la Politique nationale sur les changements climatiques, qui prévoyait une surface maximum de déforestation de 3925 kilomètres carrés. Le pays est 180% au-dessus de cet objectif (…) En raison de la déforestation, le Brésil devrait être le seul pays émetteur de gaz à effet de serre à voir ses émissions augmenter l’année où l’économie mondiale s’est arrêtée à cause de la pandémie», déplore l’Observatoire pour le climat, un réseau de plusieurs ONG, dans un communiqué. «Rien de tout cela n’est surprenant pour ceux qui suivent le démantèlement des politiques environnementales depuis janvier 2019», dénonce-t-il. 

Car depuis le début de son mandat, Jair Bolsonaro a de nombreuses fois affiché son soutien aux géants de l’agriculture intensive, qui exploitent la forêt pour y faire pousser du soja et du maïs destinés à l’exportation. «L'accent clairement mis sur l'agriculture et l'exploitation minière est une preuve supplémentaire que la stratégie du gouvernement actuel est basée sur le modèle de développement des années 1970, lorsque la notion de bio-économie n'existait même pas», analyse Mariana Napolitano, responsable du département scientifique du WWF-Brésil.

Pour rappel, l’Amazonie a été victime de graves feux de forêt, imputés aux exploitations agricolespar les ONG environnementales, car elles brûlent certaines parcelles de forêt pour les défricher plus rapidement. La déforestation met donc non seulement en péril la biodiversité et les espaces animales, mais aussi les peuples indigènes qui vivent dans la forêt, et dont les limites des territoires sont sans cesses repoussés par l’avancée des exploitations agricoles.

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