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Fukushima : la ville de la centrale bientôt rouverte ?

Huit ans après la catastrophe, des habitants de quartiers frappés par l'explosion de la centrale de Fukushima pourraient prochainement rentrer chez eux. [YOSHIKAZU TSUNO / AFP].

Le journal Asahi Shinbun, l'un des plus grands quotidiens du Japon, annonce, ce mercredi 20 février, que deux quartiers de la ville d'Okuma, où était située la centrale nucléaire de Fukushima, pourraient être à nouveau accessibles à la population, d'ici à avril prochain. 

Cette décision intervient presque huit ans jour pour jour après le terrible accident qui avait frappé le pays, lequel est considéré, encore à ce jour, comme l'une des plus graves catastrophes nucléaires du XXIe siècle.   

Le 11 mars 2011, à la suite d'un séisme puis d'un tsunami, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi avait vu son système de refroidissement principal mis hors service, ce qui avait entraîné la fusion de ses réacteurs.

Les explosions qui ont suivi avaient alors rejeté dans l'air d'énormes quantités de substances radioactives, aux conséquences dramatiques pour l'environnement. 

Une grande première

L'annonce d'une levée de l'ordre d'évacuation, même partielle, apparaît aujourd'hui comme une grande première pour Okuma.

Le journal Asahi Shinbun rapporte que c'est le gouvernement de la ville, désormais situé à une centaine de kilomètres des lieux de la catastrophe, qui a annoncé la nouvelle lors d'une réunion des membres du conseil municipal qui s'est tenue le 19 février dernier. 

Les autorités locales affirment en effet que les conditions, notamment les niveaux de radiation, se sont suffisamment améliorées pour respecter les critères de levée d'ordre d'interdiction d'accès.

Une opération complexe

Mais pour Toshitsuna Watanabe, le maire de la ville, la partie n'est pas encore tout à fait gagnée. Une telle décision doit en effet être encore discutée avec le gouvernement central.

Le but étant de se mettre d'accord sur un calendrier précis, et, surtout, de consulter aussi les principaux intéressés, à savoir les évacués des quartiers concernés eux-mêmes. 

La levée de l’ordre d'interdiction d'accès concerne ainsi les districts d’Ogawara et de Chuyashiki, tous deux situés au sud-ouest de la centrale.

La mairie prévoit qu'environ 1.000 anciens habitants pourront retourner à Ogawara, où un nouvel hôtel de ville est d'ailleurs en construction, lesquels seront accompagnés de 2.000 autres personnes extérieures à la ville. 

Une réticence de la part des anciens habitants

Un premier contingent relativement restreint et au profil diversifié qui s'explique par le fait que les obstacles psychologiques des anciens habitants d’Okuma à regagner leur quartier sont toujours très élevées.

La principale raison de leurs craintes est que leur quartier accueille notamment un site de stockage provisoire servant à entreposer les déchets radioactifs provenant des diverses opérations de décontamination.

Une enquête menée l’an dernier avait d'ailleurs établi que 10 % seulement des habitants exprimaient le souhait de revenir. 

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