Le Premier ministre jordanien a démissionné lundi après avoir été pendant plusieurs jours dans la ligne de mire de milliers de Jordaniens qui manifestaient contre sa politique sociale.
«Le Premier ministre Hani al Mulqi a présenté cet après-midi sa démission au roi, qui l'a reçu au palais royal à Amman (...) et l'a acceptée», a indiqué à l'AFP une source gouvernementale sous le couvert de l'anonymat. Le ministre de l'Education, Omar al-Razzaz, a été désigné par le souverain jordanien pour former un nouveau gouvernement, selon la même source.
A la tête du gouvernement depuis mai 2016, Hani al Mulqi est confronté depuis mercredi à une vague de colère après des mesures dénoncées par la population, notamment un projet élargissant l'impôt sur le revenu à des salaires plus modestes et des hausses des prix du carburant et de l'électricité. Dimanche soir, près de 5.000 manifestants, rassemblés devant les bureaux du Premier ministre à Amman, réclamaient son départ.
Le projet de loi sur les impôts avait été présenté sur les recommandations du Fonds monétaire international (FMI), qui a approuvé en 2016 une ligne de crédit de 723 millions de dollars sur trois ans pour le royaume. Le projet de loi prévoit une augmentation d'au moins 5% des impôts pour les particuliers et impose désormais les personnes ayant un salaire annuel de 8.000 dinars (environ 9.700 euros). Les impôts des entreprises doivent eux augmenter de 20 à 40%.
En contrepartie de la proposition du FMI, la Jordanie s'est engagée à mettre en place des réformes structurelles et à réduire progressivement sa dette publique à 77% du PIB d'ici 2021, contre 94% en 2015.