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Mort de Thomas : «Ce n’est pas une bagarre qui a mal tourné, ce sont des personnes qui en ont agressé d’autres gratuitement», affirme Olivier Véran depuis Crépol

«Ce n’est pas une bagarre qui a mal tourné, ce sont des personnes qui en ont agressé d’autres gratuitement», a affirmé ce lundi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, depuis Crépol (Drôme), où le jeune Thomas a été tué le 19 novembre dernier.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, s’est rendu à Crépol (Drôme) ce lundi 27 novembre, huit jours après le meurtre du jeune Thomas. Il y a rencontré la maire de la commune ainsi que les habitants, très touchés, afin de rappeler le soutien «absolu et sans aucune réserve» de l’État à la famille du défunt, mais aussi à toutes les victimes de ce drame dont les circonstances doivent encore être éclaircies. 

«Si je suis à Crépol aujourd’hui c’est pour présenter mes condoléances, au nom de l’État, à la famille de Thomas ainsi qu’à tous ses proches, et à ses amis», a ainsi déclaré le porte-parole du gouvernement. Olivier Véran a par ailleurs réaffirmé sa détermination à poursuivre «sans relâche, ceux qui lui ont fait ça». Il a également annoncé la création d’un «comité local d’aide aux victimes» et rappelé que c’est «à la justice de rendre justice, et pas aux Français eux-mêmes». 

Olivier Véran a martelé la détermination du gouvernement et de la justice pour «retrouver les coupables» et pour que la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame qui n’est pas «une bagarre qui a mal tourné, mais bien des personnes qui ont agressé d’autres personnes gratuitement», selon ses propres mots. «Je veux vous dire que vous n’êtes pas seuls, nous ne vous laisserons pas seuls. Vous pouvez compter sur la mobilisation pleine et entière du gouvernement et de la justice», a-t-il rappelé à l’adresse des victimes. 

Un «comité local d'aide aux victimes»

«Je sais que vous attendez des réponses rapides et fortes, des réponses à la hauteur de la gravité des faits. La première des réponses, c’est la protection des victimes, toutes les victimes, dont le statut doit être pleinement reconnu. C’est pourquoi un comité local d’aide aux victimes se réunira dès les prochains jours», a promis Olivier Véran. «Chacun pourra être accompagné de la manière la plus appropriée dans ce travail de deuil et de reconstruction qui commence et qui je le sais, mobilise et mobilisera énormément de force et d’énergie», a-t-il ajouté. 

Initialement créés pour assurer le suivi de la prise en charge des victimes d’attentat, les comités locaux de suivi des victimes (CLSV) sont, en 2018, devenus les comités locaux d’aide aux victimes (CLAV) étendus à toutes les victimes pour renforcer le volet territorial de la politique publique de l’aide aux victimes. Ils ont été déployés sur l’ensemble du territoire en 2020.

Lorsqu’il se réunit, le CLAV : veille à l’articulation du dispositif d’urgence avec les structures locales d’aide aux victimes et l’agence régionale de santé pour l’organisation des soins. Il identifie les locaux susceptibles d’accueillir les victimes et leurs proches. Il assure la transmission des données relatives au suivi des victimes à la délégation interministérielle à l’aide aux victimes. Et enfin, il facilite la résolution des difficultés portées à sa connaissance pour les situations individuelles de victimes ou de leurs proches bénéficiant d’une prise en charge dans le département. Comme annoncé, la première réunion aura lieu début décembre.

L'auteur du coup mortel risque «la prison à perpétuité»

«La deuxième réponse, c’est celle du travail efficace, rapide, intraitable, de la police», a martelé le porte-parole. À cet égard, Olivier Véran a rappelé que «plusieurs personnes sont mises en examen, et actuellement en prison, dans l’attente de leur jugement» afin de «déterminer leur niveau de responsabilité» dans cette affaire. «Je le dis, l’auteur du coup mortel risque désormais la prison à perpétuité» puisque le procureur à retenu le motif de «meurtre en bande organisée».

Pour rappel, neuf personnes ont été, dans un premier temps, placées en garde à vue, puis six d’entre elles ont été incarcérées tandis que trois ont été placées sous contrôle judiciaire. 

risque de basculement de la société

«La troisième réponse, c’est celle de la justice» a rappelé Olivier Véran. Cette justice «apportera des réponses et des sanctions», a-t-il exhorté en précisant que «aucun détail, aucun mobile, aucune circonstance aggravante s’il y en a, ne sera écartée». Le porte-parole a toutefois rappelé que c’est «à la justice de rendre justice et pas aux Français eux-mêmes». «La justice permet de ne pas céder à la tentation de la vengeance par la violence, dont se sont rendus coupables à Romans-sur-Isère des factions d’ultra-droite animées par la haine», a-t-il précisé. 

«Nous sommes lucides face à cette violence insupportable et meurtrière qui déferle, et qui effraye autant qu’elle met en colère. Cette violence qui déferle parfois en solitaire mais qui se conjugue souvent en meute, qui chaque fois, et partout où elle frappe, exacerbe un peu plus les tensions dans notre société. Vous n’en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus. Ce qui a coûté la vie à Thomas est un drame qui nous fait courir le risque d’un basculement de la société si nous ne sommes pas à la hauteur», a déploré Olivier Véran. 

«A la violence on ne répond pas par la violence, on répond par la justice», a enfin terminé le porte-parole du gouvernement. «Nous avons à cet égard un devoir de décence, et je le dis aujourd’hui sans aucun détour : ceux qui tenteraient de salir la dignité du deuil par la polémique et qui parasiteraient l’émotion nationale à leur profit ne le font pas au nom des victimes. Je le dis à ceux qui crient vengeance au lieu de réclamer justice», a-t-il rappelé. «Une fois que la justice aura tranché, nous n’oublierons pas Thomas», a-t-il conclu. 

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