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Terrorisme : le fondateur du groupuscule d'ultradroite OAS condamné à 9 ans de prison ferme

Le procès du groupuscule OAS a lieu au tribunal de Paris. [Philippe LOPEZ / AFP]

Ils voulaient s’en prendre à des noirs, des arabes, des musulmans, mais aussi à Christophe Castaner ou Jean-Luc Mélenchon. Logan Nisin, fondateur du groupuscule d'ultradroite OAS, a été condamné ce mardi 12 octobre à 9 ans de prison ferme.

Il a été jugé coupable d'association de malfaiteurs terroriste, vol, et apologie du terrorisme. La justice a également décidé son maintien en détention, ainsi qu'un suivi socio-judiciaire de trois années à l'issue de sa détention.

Le tribunal a aussi reconnu coupables cinq autres prévenus d'«association de malfaiteurs terroriste», prononçant notamment une peine de sept ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour Thomas Annequin, le numéro 2 du groupuscule.

«Rebeux, blacks, racailles, migrants, dealers, jihadistes, toi aussi tu rêves de tous les tuer ? Nous en avons fait le vœu REJOINS-NOUS» (sic). Tel était le message d’un tract numérique découvert durant l’enquête. Créé en 2016 et démantelé onze mois plus tard, en octobre 2017, le groupuscule OAS (pour Organisation des armées sociales) voulait «préparer physiquement, psychologiquement et matériellement des combattants (...) dans les perspectives d'une guerre raciale imminente», selon les termes de l’accusation, rapportés par l’AFP.

Logan Nisin a été arrêté en juin 2017, après s’être fait remarquer sur Facebook, où il animait un groupe de soutien à Anders Breivik, néonazi ayant tué 77 personnes en Norvège en 2011. C’est lors d’une perquisition que les enquêteurs découvrent l’existence du groupuscule. Des documents expliquant son fonctionnement révèlent l’objectif de financer l’achat d’armes en extorquant de l’argent à des entreprises. L’avocat du jeune homme, âgé de 20 ans à l’époque de son arrestation, avait reconnu une véritable organisation «sur le papier», mais stipulé qu’«on ne passe jamais à l’acte».

«Enclencher une remigration basée sur la terreur»

Aux enquêteurs, Logan Nisin avait dévoilé sa pensée : «Le but n'est pas de tuer pour tuer, l'objectif concret de l'organisation est d'enclencher une remigration basée sur la terreur. Leur faire peur pour qu'un maximum s'en aille pacifiquement puis les 10% restant c'est bon, c'est acceptable». Lors de sa garde à vue, il avait également indiqué avoir envisagé de cibler Jean-Luc Mélenchon, dirigeant de La France insoumise. Il avait en outre prévu de s’attaquer à Christophe Castaner, alors porte-parole du gouvernement.

Des attaques dans des kebabs, un marché aux puces ou le chantier de la mosquée de Vitrolles avaient également été planifiées. Logan Nisin a cependant reconnu n’avoir jamais eu les moyens de passer à l’action et avoir estimé que les risques de se retrouver en prison étaient trop grands.

Trois autres personnes, mineures au moment des faits, doivent être jugées en octobre devant un tribunal pour enfants.

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