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Crack à Paris : vers l'ouverture de structures de prise en charge des toxicomanes à la rentrée ?

Alors que le jardin d'Eole (18e) – devenu le repaire des consommateurs de crack du nord-est parisien – vient de fermer ses portes aux toxicomanes, la municipalité parisienne appelle ce mercredi 30 juin de nouveau l'Etat à l'«accompagner dans sa volonté d'apporter une réponse médico-sociale pérenne aux consommateurs de crack».

Comme elle l'avait annoncé, Anne Hidalgo, aimerait en effet mettre en place «un réseau métropolitain de prise en charge de cette addiction en Île-de-France». Seule solution, selon la maire socialiste de Paris, «à même de répondre durablement à la détresse des usagers et des riverains».

Disséminés sur le territoire parisien mais aussi francilien, ces différents lieux devraient ainsi, conformément au souhait de l'édile, être «dimensionnés pour un accueil de jour et de nuit», permettre «un usage supervisé et encadré» et «être associés à une offre renforcée d'hébergement avec accompagnement social». «Solution indispensable pour réduire la consommation, la dépendance et les risques associés», explique la municipalité dans un communiqué.

la mairie va proposer différents lieux

Pour cela, l'équipe d'Anne Hidalgo va dans un premier temps lancer «un travail d'identification» des différents lieux qui seraient en mesure d'accueillir les structures de prise en charge des toxicomanes. De fait, elle «fera des propositions  [à l'Etat] de lieux afin de préfigurer ce réseau métropolitain», dont les premiers sites pourraient ouvrir «à la rentrée» prochaine.

Interrogée à ce sujet, Anne Souyris, l'adjointe à la mairie chargée de la santé, a été très claire sur cette question : «ce ne sera pas des lieux à ciel ouvert. Il ne s'agit pas de refaire Stalingrad, la colline du crack ou encore Eole, il s'agit d'ouvrir des vrais lieux d'accueil et de prise en charge» à Paris et ailleurs.

Car la municipalité souhaite que tous les territoires parisiens et franciliens prennent leur part et aident à réguler cette problématique de santé publique, afin que ce ne soit plus aux seuls quartiers du nord-est parisien d'en subir les conséquences. «Un seul quartier ne peut porter à lui seul l'ensemble des réponses médicales, psychiatriques, sociales, d'hébergement ou encore de réinsertion et de réadaptation de l'Île-de-France», a-t-elle ainsi communiqué. 

A noter par ailleurs que la maire de Paris a plaidé auprès du Premier ministre Jean Castex «pour la nomination d'un référent national afin de coordonner la mise en place d'un réseau métropolitain de lieux d'accueil et de soins pour les consommateurs».

le jardin d'éole sous protection

En attendant et pour empêcher toute intrusion des toxicomanes dans le jardin d'Eole (18e), des agents seront positionnés aux entrées «pour veiller au respect de la règlementation applicable» et «pour empêcher la consommation de produits stupéfiants».

Au total, une cinquantaine d'agents de la police municipale seront donc présents au quotidien, afin d'«effectuer des rondes», «surveiller les aires de jeux» et «assurer présence rassurante et médiation» «La Ville de Paris met ainsi en place une sécurisation permanente du Jardin d'Éole avec, chaque jour.

Et pour que le parc retrouve «sa vocation d'espace de loisir familial dans son intégralité», la municipalité parisienne a annoncé que «des activités sportives, culturelles et éducatives, des moments de partage pour petits et grands, ainsi que des animations musicales et artistiques» seraient proposés tout au long de l'été.

L'opposition fulmine

En face, nombre d'élus d'opposition déplorent qu'Anne Hidalgo ait demandé la fermeture du jardin d'Eole (18e), sans proposer d'alternatives. C'est le cas notamment de Rachida Dati, la maire LR du 7e arrondissement et présidente du groupe de droite Changer Paris au Conseil de Paris, qui accuse la maire de faire preuve de «cynisme».

Dans un communiqué du groupe Changer Paris diffusé ce mercredi, les élus demandent à ce que la Ville de Paris prenne «ses responsabilités pour mettre un terme à la situation invivable générée par le trafic et la consommation de crack à Paris». Et d'ajouter qu'Anne Hidalgo, en sa qualité de présidente du conseil de surveillance de l'AP-HP, a «tous les moyens d'adopter une vraie stratégie de lutte contre les addictions».

Mais réfractaires à l'idée d'ouvrir de nouvelles salles de consommation – à l'instar de la SCMR qui a ouvert fin 2016 rue Ambroise Paré à Paris – ils réclament la mise en place de «dispositifs de prise en charge permettant une sortie de l'addiction» et ce, y compris s'il faut, pour cela, passer «par une prise en charge sous contrainte».

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