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Photos d’exaction de Daesh sur Twitter : Marine Le Pen et Gilbert Collard relaxés

Gilbert Collard et Marine Le Pen, le 29 juin 2017. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Une réponse «cohérente» à «une attaque polémique». Marine Le Pen et Gilbert Collard ont été relaxé ce mardi par le tribunal de Nanterre, dans l’affaire de la diffusion sur les réseaux sociaux, en 2015, de photos d'exactions de Daesh.

Alors que la France venait de subir les attentats de novembre 2015, Marine Le Pen avait relayé trois photos de jihadistes pour répondre au journaliste Jean-Jacques Bourdin, qu’elle accusait d’avoir «fait un parallèle» entre le groupe terroriste et le Front national. L’une montrait un soldat syrien écrasé vivant sous un char, l’autre un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et la dernière le corps décapité d’un journaliste américain, la tête posée sur le dos. Elle y avait ajouté les mots: «Daesh, c'est ça!».

Gilbert Collard, alors député du Gard, avait de son côté publié sur Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec cette formule : «Bourdin compare le FN à Daesh : le poids des mots et le choc des bobos !».

«Une vocation informative»

Ce mardi, le tribunal a considéré que la diffusion de ces images constituait une réponse «cohérente» de Marine Le Pen à «une attaque polémique».

Par ailleurs, le tribunal a jugé que la diffusion ne revêtait «aucun caractère prosélyte dès lors que les images étaient accompagnées des commentaires» rédigés par les élus, qui n'ont ainsi pas «banalisé (ou) présenté sous un jour favorable la violence». La 14e chambre correctionnelle a reconnu «une vocation informative» dans la diffusion de ces images, laquelle «s'inscrit dans une démarche de protestation politique». La diffusion «contribue au débat public» dès lors qu'elle ne «banalise pas» la violence.

Le tribunal a donc relaxé les deux prévenus, qui étaient poursuivis pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur. Le parquet avait requis 5.000 euros d'amende contre les deux.

«C'est une grande victoire pour le droit car était en jeu dans ce dossier la liberté d'expression, cette liberté d'expression a été reconnue comme totale pour un responsable politique de premier rang», a réagi l’avocat de Marine Le Pen.

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