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Christian Estrosi poursuivi pour diffamation par un défenseur des migrants

L'audience est prévue à 13h30 au TGI de Nice.[DR]

Ce lundi, la justice doit étudier l’affaire qui oppose le maire de Nice à Pierre-Alain Mannoni, un universitaire qui avait été arrêté, jugé puis relaxé par la justice pour avoir transporté dans son véhicule trois Érythréennes en provenance d’Italie.

Tout remonte au 6 janvier 2017. Ce jour-là, c’est sur Facebook que le premier magistrat de la capitale azuréenne avait réagi à la relaxe, en première instance, de l’enseignant-chercheur de 49 ans. Ce dernier était poursuivi pour avoir tenté de conduire en octobre 2016 trois jeunes migrantes blessées depuis la vallée de la Roya, près de la frontière italienne, jusqu’à la gare de Cagnes-sur-Mer (Alpes Maritimes). Durant son procès, il avait invoqué l’humanité pour justifier son geste. Des arguments qui n’avaient pas convaincu Christian Estrosi estimant que la relaxe était «une insulte au travail des forces de l’ordre qui mettent leur vie en danger pour protéger la nôtre». 

«Certains djihadistes se font passer pour des migrants»

Six mois après l’attentat du 14 juillet 2016, l’élu niçois avait mis en avant l’argument sécuritaire pour condamner l’action de l’universitaire. «Certains djihadistes se font passer pour des migrants pour entrer sur notre territoire national, avait-il rappelé. Ces individus qui viennent en aide aux migrants peuvent-ils nous certifier qu’ils n’ont pas fait entrer de terroristes sur notre sol en violant la loi comme ils le font ? Par leur acte politique, ils ont potentiellement mis en danger la sécurité des Français». 

«C'était comme un lynchage pour moi»

Au terme d’une long marathon judiciaire, Pierre-Alain Mannoni a été définitivement relaxé par la Cour d’Appel de Lyon à l’automne 2020, la justice ayant reconnu le caractère humanitaire de son acte. S’il a décidé d’attaquer le maire de Nice en diffamation, c’est «pour qu’il ait à répondre de ses actes».

«Il m’a fait passer pour une sorte de crapule, un passeur qui a fait entrer des terroristes, un trafiquant d’êtres humains, justifie-t-il. C’était comme un lynchage pour moi». Pour Christian Estrosi, la plainte déposée par Pierre-Alain Mannoni est un moyen «de se faire une notoriété en laissant penser que son militantisme illégal est un acte d’héroïsme».

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