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Coronavirus : Pourquoi Emmanuel Macron ne devrait pas parler de «déconfinement» ce soir

Alors qu'Emmanuel Macron doit prendre la parole ce mardi à 20 h pour présenter les prochaines étapes dans la gestion de la crise sanitaire, le chef de l'Etat devrait prendre le soin d'éviter le mot «déconfinement». L'objectif : ne pas démobiliser l'opinion publique dans la bataille face au coronavirus, qui, malgré des signes encourageants, est encore loin d'être gagnée.

Ne dîtes pas «déconfinement», mais plutôt «confinement allégé». C'est, en substance, le message que le président de la République devrait s'attacher à faire faire passer aux Français ce mardi soir, dans un subtil exercice mêlant pédagogie et sémantique. 

Apprendre du passé

Moins d'un mois après son allocution du 28 octobre, au cours de laquelle il avait annoncé un deuxième confinement national prenant effet dès le lendemain à minuit, Emmanuel Macron sait en effet que son gouvernement et lui marchent plus que jamais sur des oeufs, face à un ennemi par nature imprévisible.

Après avoir promis à la nation, le 13 avril dernier, qu'elle retrouverait dès que possible «les Jours Heureux», une référence historique au programme du Conseil National de la Résistance, son nouveau Premier ministre, Jean Castex, lui avait emboîter le pas, en répétant à l'envi au cours de l'été, que le gouvernement «ferait tout pour éviter un reconfinement».

Mais le couple exécutif avait finalement été contraint de s'y plier de nouveau à l'automne, face à une épidémie de Covid-19 explosant de nouveau dans toute l'Europe confrontée à une baisse des températures.

Donner des perspectives sans rien promettre

Malgré le ralentissement de l'épidémie observé ces derniers jours, allié aux bonnes nouvelles successives quant à l'arrivée prochaine d'un ou plusieurs vaccins potentiellement efficaces contre le SARS-CoV-2, hors de question, donc, de faire part d'un trop grand enthousiasme, qui pourrait présager d'un deuxième «relâchement général», à l'image de ce qui avait été observé l'été dernier.

A deux jours de son allocution, Emmanuel Macron a d'ailleurs reconnu lui-même dans le JDD que «rien n'est pire que l'incertitude». Pour autant, si le mot «déconfinement» ne saurait être prononcé et que la France devrait tout juste connaître un timide desserrage de vis, le président veut apporter «de la clarté» et «un cap», à savoir dire aux Français où collectivement «nous allons et comment y aller.»

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, explique ainsi, toujours dans le JDD, que le confinement va se poursuivre, mais avec des «assouplissements» qui «se feront en trois étapes au regard de l'évolution sanitaire et des risques liés à certaines activités».

Au moins trois paliers à respecter

D'abord autour du 1er décembre, «puis avant les congés de fin d'année», et enfin «à partir de janvier 2021». Les petits commerces, très fragilisés par la crise, pourraient même rouvrir avant le 1er décembre dans la mesure où le porte-parole du gouvernement rappelle que l'Etat s'était engagé à les rouvrir autour de cette date «si l'amélioration de la situation sanitaire se confirmait, ce qui semble être le cas». En revanche, pour ce qui est des bars et des restaurants, ils «continueront à connaître des restrictions», a confirmé Gabriel Attal.

Bien entendu, le «cap à tracer» devrait également illustrer comment la France se prépare sur le front vaccinal. Sur ce dossier, la France a trois contrats «signés, au moins trois autres très avancés et d'autres en discussion» avec «en moyenne 30 millions de doses par contrat», a détaillé Gabriel Attal.

Des nouvelles réconfortantes mais toujours à considérer avec prudence. Elles restent, quoi qu'il en soit, bonnes à prendre au moment où le Covid a fait désormais doubler le nombre de personnes dans un état dépressif de 10 à 21 %, selon Santé publique France.

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