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Jean-Michel Blanquer s'en prend à «l'islamo-gauchisme» de La France insoumise et de l'Unef

Jean-Michel Blanquer a dénoncé des «complicités intellectuelles du terrorisme». Jean-Michel Blanquer a dénoncé des «complicités intellectuelles du terrorisme». [Anne-Christine POUJOULAT / AFP]

Interrogé sur l'assassinat de Samuel Paty, Jean-Michel Blanquer a pointé du doigt ce jeudi «l'islamo-gauchisme», qui fait selon lui «des ravages à l'université». Le ministre de l'Education nationale a notamment pris pour cibles La France insoumise (LFI) et le syndicat étudiant Unef.

Selon Jean-Michel Blanquer, il y a aujourd'hui en France des «complicités intellectuelles du terrorisme», dénonçant leur rôle dans le meurtre sauvage de Samuel Paty, un professeur de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) décapité vendredi dernier pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. «Notre société a été beaucoup trop perméable à des courants de pensée», a déclaré le ministre sur Europe 1, «Ce qu'on appelle communément l'islamo-gauchisme fait des ravages», a-t-il affirmé. 

«Il fait des ravages à l'université, il fait des ravages quand l'Unef cède à ce type de choses, il fait des ravages quand dans les rangs de La France insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s'affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire», a déclaré Jean-Michel Blanquer. 

Ce n'est pas la première fois qu'un membre du gouvernement fait un procès en islamo-gauchisme à La France insoumise, terme utilisé pour disqualifier le parti de Jean-Luc Mélenchon et l'accuser de complaisance envers l'islamisme. Le 6 octobre dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait accusé LFI d'être liée à un «islamo-gauchisme qui détruit la République», lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, qui dénonce régulièrement «l'islamo-gauchisme», a estimé mercredi dans une interview au Parisien que la formation de gauche était «le parti de la complaisance, de la laïcité honteuse et des valeurs républicaines à géométrie variable».

L'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls s'en est lui pris nommément à Jean-Luc Mélenchon lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty à Paris dimanche, l'accusant d'avoir «une très grande complicité, une très grande responsabilité dans le rapport de la gauche avec la lutte contre l'islamisme, (...) dans cette lâcheté qu'il y a eu de la part de la gauche».

Colère des Insoumis

Visés par ces déclarations successives, plusieurs élus Insoumis ont tenu à réagir et à dénoncer ces attaques. «Répartition des rôles : à Macron les discours républicains et unitaires, à ses ministres la diffamation envers La France insoumise», a déclaré sur Twitter le député LFI Eric Coquerel. «La violence des attaques contre La France insoumise de la part de ministres en responsabilité, ou d'ex-ministres de l'Intérieur, est inouïe, infâme, irresponsable», a de son côté fustigé Alexis Corbière, qui siège lui aussi à l'Assemblée nationale. 

«Nous sommes dans le camp républicain, il n'y a pas débat sur ce sujet», a tranché sur Franceinfo la députée LFI Clémentine Autain, «en colère» contre ces déclarations successives qui «attisent la haine». «Il est inadmissible que dans notre pays aujourd'hui on laisse tranquille Marine Le Pen, tapis rouge sur tous les plateaux, sans jamais lui porter la contradiction, comme si elle était dans l'espace républicain pendant qu'une majeure partie de la gauche serait en dehors des clous républicains», a-t-elle fustigé.

Manuel Bompard, eurodéputé LFI et proche de Jean-Luc Mélenchon, a déploré sur RFI des «attaques indignes, extrêmement blessantes» et «minables», qui relèvent selon lui de «l'instrumentalisation pour régler des comptes politiques». Le député LFI Loïc Prud'homme a de son côté comparé ceux utilisant le terme «islamo-gauchisme» pour critiquer sa formation aux «fascistes qui qualifiaient leurs opposants politiques de judéo-bolchéviques». «Vous êtes d'inconscients pyromanes», a-t-il cinglé sur Twitter. 

Retrouvez toute l'actualité sur l'assassinat de Samuel Paty ICI

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