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Déconfinement : une première matinée plutôt réussie dans les transports d'Ile-de-France

La fréquentation s'établissait entre 15 à 20 % de celle constatée en moyenne habituellement. [© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

La reprise s'est déroulée sans incident majeur lundi 11 mai au matin dans les transports publics d'Ile-de-France. Portant un masque dans leur très grande majorité, les voyageurs ont été peu nombreux, ce qui a permis de respecter les règles de distanciation.

Valérie Pécresse, la présidente d'Ile-de-France Mobilités, a salué une «première matinée de déconfinement réussie», saluant le calme et le civisme des voyageurs. «Aucun incident majeur n'a été constaté sur le réseau ce matin», a indiqué la RATP, ajoutant que «les retours du terrain montraient un respect global des consignes sur le réseau».  

«Des incidents d'exploitation localisés ont été identifiés à l'ouverture du réseau sur la ligne 13 (du métro parisien), faisant suite à des infiltrations d'eau en début de service», mais «l'incident a été rapidement résolu à la suite de l'intervention des mainteneurs», a relevé la Régie.

Une fréquentation à 15-20 % de la moyenne

A Châtelet-Les Halles, l'un des principaux nœuds de transports du centre de Paris, l'affluence était à 6h du matin quasiment celle des jours d'avant le confinement. Les RER A et B arrivaient remplis de passagers tandis qu'une voix douce venue des haut-parleurs demandait, en vain, de garder «un mètre de distance». Mais la situation s'est rapidement stabilisée.

«On a augmenté énormément l'offre. On est passé d'une moyenne d'environ 50 % à une moyenne supérieure à 75 %. Comme il y avait plus d'offre, forcément les flux étaient mieux gérés, mieux maîtrisés», a commenté la PDG de la RATP Catherine Guillouard, lors d'une visite sur le terrain. La compagnie publique, qui a fermé 60 stations du métro parisien, estimait la fréquentation lundi matin à 15 à 20 % de la moyenne, contre 4 % pendant le confinement.

La SNCF a fait le même constat, le PDG de SNCF Voyageurs (la branche qui fait rouler les trains) Christophe Fanichet louant «une première heure de pointe maîtrisée ce matin». «Les premiers trains du matin étaient un peu plus chargés sur le RER B, mais la situation est restée sous contrôle», a indiqué un porte-parole. 

«Plus de 97 % de nos trains de ce matin avaient une affluence faible ou très faible», a précisé un de ses collègues. «Il semble qu'une partie des voyageurs aient bien intégré nos messages sur la nécessité d'éviter les heures de pointe et se soient levés plus tôt que d'habitude, d'où une fréquentation plus forte qu'attendue sur les premiers trains. Nous allons en tirer les leçons évidemment dès demain [mardi] matin», a-t-il ajouté.

Plus généralement, l'autorité régionale Ile-de-France Mobilités a confirmé avoir relevé «quelques problèmes ponctuels très tôt le matin, dans la première demi-heure», qui ont vocation à être réglés les jours prochains en adaptant le service, selon un porte-parole.

L'inquiétude du syndicat majoritaire

De son côté, l'Unsa-RATP, premier syndicat de la RATP, a «tiré la sonnette d'alarme avec solennité» lundi, s'inquiétant d'«une affluence excessive» sur certaines lignes pendant la première heure de pointe de la matinée. Le syndicat «soutiendra tout salarié RATP ayant fait usage de son droit de retrait parce qu'il se sent en danger», ajoute-t-il dans un communiqué. «A nos dirigeants de créer les conditions pour que ce droit ne soit pas utilisé», met-il en garde.

Lundi, «la première heure de la période de pointe matinale a été compliquée avec une affluence excessive, notamment sur la partie nord/nord-ouest de nos réseaux», par exemple la ligne 13 du métro, le RER B et le tramway T1, précise l'Unsa-RATP. «Ce sont déjà les secteurs qui ont posé problème pendant le confinement», souligne-t-elle.

Les exploitants craignaient un afflux de voyageurs avec la fin du confinement, d'autant que le service n'est encore assuré qu'à 75 % à la RATP, et à 60 % pour les trains de banlieue de la SNCF, car l'obligation du respect des règles de distanciation réduit la capacité d'environ 80 %.

«Dans l'ensemble, le trafic en Ile-de-France aujourd'hui ressemble à celui du 5 décembre, premier jour de grève», a constaté l'association d'usagers Plus de Trains : «peu de monde dans les métros/trains et sur les routes, sauf cas localisés».

«Mais en décembre, ça n'avait pas duré : tout était surchargé quelques jours après. Là, il faut que ça dure», alors que boutiques et écoles doivent rouvrir progressivement, a-t-elle tweeté. 

Le port du masque bien respecté

«On pense que le trafic va remonter au fil des jours», a confirmé le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. «On va rester très, très mobilisés, très prudents, très attentifs (...) et on va essayer de faire évoluer le dispositif», notamment au niveau des contrôles avant 7h du matin.

La RATP comme la SNCF constatent que le port obligatoire du masque dans les transports publics est largement respecté, la SNCF estimant que 95 % des voyageurs en sont dotés. «Un motif de satisfaction indéniable», selon Jean-Baptiste Djebbari.

Certains esprits chagrins ont cependant relevé, sous couvert d'anonymat, que les distributions de masques aux voyageurs avaient créé par endroits des attroupements peu propices à la distanciation sociale.

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