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Près de Biarritz, un «contre-sommet» pour s'opposer au G7

Un G7 ne serait pas un véritable G7 sans son «contre-sommet». Alors qu'Emmanuel Macron reçoit les leaders des sept plus grandes puissances du monde en sommet à Biarritz du 24 au 26 août, plusieurs milliers d'opposants sont attendus pour un une semaine de rassemblement à cheval sur frontière franco-espagnole, à Irun (Espagne) et à Hendaye (France).

Dès le 19 août, les anti-G7 installeront leurs quartiers à Urrugne, commune voisine d'Hendaye, à 25 kilomètres au sud de Biarritz pour trois jours de débat. Une manière de s'opposer pacifiquement aux «7 pompiers pyromanes» qui «aggravent la crise sociale et écologique», d'après les mots des slogan d'Attac, soit les chefs d'Etat de la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, le Canada, les Etats-Unis et le Japon. 

Accords de libre-échange, impunité des multinationales, transition écologique, souveraineté alimentaire, criminalisation de la solidarité envers les migrants,  lutte contre l'autoritarisme, résistance féministe : autant de thématiques très diverses qui feront l'objet de conférence et d'ateliers en amont du sommet.

Le 24, premier jour du sommet, les «anti-G7» prévoient de parcourir les rues d'Hendaye, port de 17 000 habitant, pour une vaste manifestation destinée à «revendiquer un autre monde face au G7». Le lendemain, ils entendent mener des actions d'«occupation des places publiques» à Biarritz, Bidart, Anglet et Bayonne.

Qui sont les organisateurs ? 

Sur l'initiative de deux plateformes, celle du Pays Basque G7-Ez et Alternatives G7, quelque 80 organisations et associations locales et internationales doivent se rassembler entre Irun, en Espagne et Hendaye, en France pour ce «sommet des alternatives». Leur objectif commun : mobiliser la société civile.

Des altermondialistes, d'abord (CCFD-Terre Solidaire, le Crid, Oxfam, Attac), des groupes écologiste (Les Amis de la Terre, Sortir du nucléaire ou Bizi!, un groupe local affilié à ANV-Cop21) mais aussi des organisations sociales et de gauche radicale, notamment des groupes anarchistes et antifascistes, des associations militant pour les droits des femmes, des LGBT et des réfugiés et même un petit groupe de «gilets jaunes».

Les formations politiques seront également au rendez-vous, comme La France insoumise, Europe Ecologie Les Verts, le NPA ou encore le Parti communiste aux côtés de partis basques nationalistes de gauche comme Euskal Herria Bai, son pendant du côté espagnol, Sortu et la branche basque du parti espagnol Podemos. 

Les branches locales de syndicats CGT,  FSU et Solidaires seront représentées, tout comme le monde paysan avec la Confédération paysanne (et son pendant au Pays basque, ELB), ainsi que des syndicats basques espagnols.

POURQUOI LE «CONTRE-SOMMET» NE SE TIENT-IL PAS À BIARRITZ ?

A l'occasion de cette grande messe diplomatique, un lourd système de sécurité a été mis en place pour rendre innaccessible la ville de Biarritz. Transformée en véritable camp retranché, avec un «mobilisation exceptionnelle» des forces de l'ordre, selon les autorités, la cité balnéaire est divisé dès la fin de la semaine en deux zones.

Une première dite «protection renforcée» le long du littoral, où se situe les lieux de rencontre des différentes délégations est interdite à la circulation. Dans la deuxième, voitures et piétons sont tolérés à condition d’avoir obtenu un laisser-passer. 

Surtout, aucune manifestation n'est autorisée sur les communes de Biarritz, Bayonne et Anglet entre jeudi et dimanche. L’aéroport et la gare de Biarritz affichent porte close le temps du sommet, idem pour la gare de Bayonne tandis qu'aucun engin n’est autorisé à survoler la ville pendant le week-end. 

Faut-il s'attendre à des dégradations ? 

Devant la presse, la semaine dernière, les organisateurs ont assuré qu'ils n'entendaient provoquer aucune dégradation ou confrontation avec les forces de l'ordre lors de ces manifestations. «S'il y a des violences répressives, nous opposerons des techniques de résistance non-violentes»,ont-ils assuré.

Les forces de l'ordre seront tout de même en nombre pour assurer le bon déroulement de la journée, entre 10 et 12 000 agents de Bayonne devraient être mobilisés, selon France Bleu.

La présence autour du «contre-sommet» d'agitateurs issus de mouvances libertaires et au mode d'action violent qui sont souvent au rendez-vous des grands sommets internationaux, est envisagée par les autorités. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a prévenu que toute manifestation violente serait «neutralisée».

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