Las des chamailleries politiques sur terre ? Asgardia, autoproclamée première «nation de l'espace», a intronisé son président, lundi à Vienne, et promet à ses futurs citoyens de mettre en orbite un Etat où vivre en paix et en harmonie.
La cérémonie d'investiture du chef de la nouvelle nation spatiale a réuni quelque deux cents personnes dans l'ancien palais impérial du Hofburg. Drapeau, hymne, constitution : le «président» Igor Ashurbeyli, un ingénieur informaticien et homme d'affaires russe, n'a rien laissé au hasard pour donner corps à son projet baptisé Asgardia en référence à une cité de la mythologie nordique.
Igor Ashurbeyli lors de son investiture le 25 juin © Alex Halada / AFP
Moteur de cette vaste entreprise lancée il y a deux ans, il veut offrir «un cadre philosophique, juridique, scientifique et technique pour permettre un accès égal à l'espace à tous les peuples de la terre», selon un communiqué. Selon l'homme d'affaires, quelque 200.000 personnes du monde entier ont déjà postulé en ligne pour devenir citoyens asgardiens.
Une «taxe de citoyenneté» de cent euros par an
«Toute l'histoire de la civilisation sur terre a prouvé que l'humanité n'est qu'une perpétuelle spirale de guerres sanglantes, de batailles pour un territoire et des ressources», a lancé le chef d'Asgardia dans son discours aux parlementaires de la «nation spatiale». «En se rassemblant autour d'Asgardia, la part progressiste de l'humanité peut offrir une alternative à la civilisation sur terre en remplaçant la géopolitique par la politique de l'espace», a-t-il promis.
Un ancien député britannique des libéraux-démocrates, Lembit Opik, a été désigné président du Parlement. Asgardia compte prochainement se doter d'un conseil des ministres, d'un parquet général, d'une administration et d'une banque centrale pour sa future cryptomonnaie, selon son président. Le lancement, l'an dernier, d'un premier satellite asgardien dans l'espace devrait être suivi par la mise en orbite d'autres satellites «fournissant des services numériques aux citoyens asgardiens».
Igor Ashurbeyli reconnaît que l'utopie ne sera pas bon marché. Jusqu'à présent, il a financé le projet sur ses fonds propres et par le biais de donations privées. A l'avenir, les Asgardiens devront payer une «taxe de citoyenneté» annuelle de cent euros, ainsi que des impôts sur le revenu et les entreprises, a-t-il précisé. Pour ce qui est de l'aspect scientifique, il compte sur ses propres connaissances pour arriver à installer des êtres humains sur la Lune d'ici à 25 ans.