Emmanuel Macron et le gouvernement ont fait face, ce jeudi, à leur deuxième mouvement social d'envergure. Plus de 300.000 personnes ont défilé dans des manifestations, émaillées de heurts à Paris, pour défendre le service public, le statut des fonctionnaires et des cheminots qui se sont fortement mobilisés, face à un gouvernement déterminé.
Selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de médias dont l'AFP, 47.800 personnes ont défilé à Paris, dont 13.100 à la manifestation des cheminots.
Au total, 323.000 personnes ont manifesté dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, dont 49.000 à Paris en additionnant le cortège des cheminots et celui des fonctionnaires.
La CGT a annoncé de son côté 500.000 personnes dans toute la France. A Paris, elle a recensé plus de 65.000 personnes dans les deux manifestations qui ont convergé vers 16H30 place de la Bastille. Le leader de la CGT, Philippe Martinez, a salué sur Cnews une «forte mobilisation», ajoutant que «la balle est dans le camp du gouvernement.»
Dégradations et projectiles à Paris
Des jeunes cagoulés se sont livrés jeudi à des dégradations et ont lancé des projectiles sur les policiers, qui ont répliqué en usant d'un canon à eau et de gaz lacrymogènes, durant la manifestation des cheminots à Paris.
Sur le parcours de cette manifestation partie de la gare de l'Est, des jeunes ont brisé la vitrine d'une agence de l'assureur AXA dans le XIe arrondissement. Selon la préfecture de police, un véhicule a été incendié dans le même secteur.
La mobilisation perdure
Le 10 octobre dernier, des centaines de milliers d'agents publics s'étaient déjà mobilisés contre la suppression annoncée de 120.000 postes, le rétablissement du jour de carence et le gel des salaires. Depuis cette mobilisation, le gouvernement a légèrment revu sa copie avec le recours accru aux contractuels et des plans de départs volontaires.
A la SNCF, on proteste contre la volonté du Premier ministre, Edouard Philippe, de transformer en société anonyme la société ferroviaire et en abandonnant le statut de cheminots à l'embauche.
De son côté, Air France, aussi touché par le mouvement social, a prévu d'assurer 75% de ses vols vendredi.