En direct
A suivre

Cop 27 : les dernières prévisions des scientifiques de plus en plus pessimistes

En montage, le sort des glaciers est le même qu’en mer. Bon nombre d’entre eux sont amenés à disparaître complètement, de façon quasi certaine. [Fabrice COFFRINI / AFP]

Alors que la Cop 27 a commencé le 6 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte et se tiendra jusqu’au 18 novembre, les projections des scientifiques concernant le dérèglement climatique sont de plus en plus pessimistes. Certaines d’entre elles sont mentionnées dans le dernier rapport scientifique dévoilé cette semaine.

Ils sont tous réunis pour la même cause : le climat. Chefs d’État, ministres, militants, scientifiques, maires... Tous sont à Charm el-Cheikh dans le cadre de la Cop 27. Même si cette nouvelle édition du plus grand rassemblement annuel pour l’action climatique s’appuie sur les résultats de la Cop 26 afin de travailler sur les grands enjeux climatiques, elle permet de dévoiler de nouvelles projections scientifiques. Celles-ci sont d’ailleurs de plus en plus pessimistes.

Un des rapports dévoilés lors de la Cop 27 révèle des projections à propos de la fonte des glaces. D’ici à la fin du siècle, les océans devraient gagner un mètre autour des îles du Pacifique et de l’océan Indien, d’après les prévisions des scientifiques. A titre de comparaison, le niveau moyen des mers et océans ont augmenté d’environ 23 cm depuis 1880. Le phénomène s’accélère donc de plus en plus, en particulier lors de ses 25 dernières années.

La fonte des glaces en mer...

Cette forte augmentation du niveau de la mer est une des conséquences directes de la hausse des températures. Dans les projections analysées par Libération, en cas de forte hausse, de +4 à 5° C, le niveau des océans pourrait augmenter de deux mètres d’ici à la fin du siècle, soit deux fois plus que les prévisions précédentes du Giec.

Cependant, il est encore temps d’agir. Si l’augmentation des températures est ralentie et contrôlée (de +1,6 à 1,8° C), la hausse du niveau des mers et océans pourrait être limitée à 50 cm à l'horizon 2100. «Même si la perte de calotte glaciaire est inévitable une fois déclenchée, elle peut être ralentie pour se produire sur des échelles de temps plus longues si les températures restent proches de 1,5° C. Cela donnerait aux communautés côtières plus de temps pour s’adapter à l’élévation du niveau de la mer», ont expliqué les auteurs.

Mais pour arriver à un tel résultat, les efforts à fournir sont considérables. Il faudrait diviser par deux les émissions de CO2 d’ici à 2030, et les réduire à 0 pour 2050. Le message des scientifiques est clair : il ne reste que peu de temps pour agir.

Aussi, autre phénomène inquiétant révélé par les scientifiques lors de ce rapport : la disparition totale de la glace dans l’océan Arctique durant l’été. «Les scientifiques pensent désormais que cela est inévitable, et susceptible de se produire au moins une fois avant 2050, même dans un scénario d’émissions très faibles», affirme le rapport.

... et en montagne

En montagne, le sort des glaciers est le même qu’en mer. Bon nombre d’entre eux sont amenés à disparaître complètement, de façon quasi certaine, comme dans le nord des Andes, en Afrique de l’Est, en Indonésie et proche de l’Équateur. Aussi, la glace aura complètement disparu des Pyrénées «dans les prochaines décennies».

Les auteurs du rapport soulignent le fait que les précipitations seront de plus en plus sous forme de pluie dans les montagnes, et non de neige. «Dans certaines régions, les impacts de la fonte des glaciers et de la fonte des neiges sur la disponibilité en eau douce ont déjà contribué à accroître les tensions et/ou les conflits liés aux ressources en eau».

En ce qui concerne le territoire français, si les émissions diminuent et arrivent à un niveau très faible rapidement, certains glaciers dans les Alpes pourraient résister et même regagner en densité à partir de 2100.

Préserver les permafrost

Enfin, le rapport évoque également le phénomène de la fonte de certaines terres gelées en permanence, les permafrost. Si leur fonte semble moins préoccupante que celles des glaciers en mer ou en montagne, elle pourrait être catastrophique. Ces sols sont très concentrés en CO2 et méthane, et pourraient libérer une quantité trop importante de ces gaz dans l’air. Ceci aurait pour conséquence d’accélérer encore un peu plus le changement climatique, et former un véritable cercle vicieux.

Le rapport conclut : «Le seul moyen à notre disposition pour minimiser la hausse de ces risques est de conserver autant de permafrost que possible dans son état actuel gelé, en maintenant la température globale à 1,5° C», dans les zones concernées, à savoir l’Alaska, le Canada, la Russie et l’Arctique.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités