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Après le In, le festival Off d’Avignon est annulé

Le festival «Off» subit lui aussi les effets des mesures visant à interdire les grands rassemblements, au moins jusqu'au 15 juillet.[© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP]

La nouvelle était attendue. Après le festival In d’Avignon, le Off lui aussi a annoncé, ce jeudi 16 avril, l’annulation de son édition 2020.

Tandis qu’Emmanuel Macron a prévenu, lundi 13 avril, lors de son allocution que « les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu’à mi-juillet », le conseil d’administration du Off  a fait savoir, ce jeudi, dans un communiqué que « cette annonce et la situation d’incertitude quant à la fin réelle de cette crise, rendent impossible la tenue du Festival Off d’Avignon, dont les dates décidées en Assemblée Générale, sont du 3 au 26 juillet 2020 ». 

Une annulation inévitable

Une décision qui semblait inévitable ces derniers jours. Alors que les annulations pleuvent, des Vieilles charrues aux Solidays en passant par Les Nuits de Fourvière, le maintien du off semblait de plus en plus compromis.

Plus grande manifestation de théâtre au monde, le Off réunit, en effet, chaque année à Avignon, plus de 1500 spectacles, dans plus de 130 lieux à travers la ville. En 2019, près de 6000 artistes s’y étaient rassemblés sur une vingtaine de jours. Et 1592 spectacles y avaient été présentés pour une édition record.  

Toute la filière de l'art vivant impactée

Avec cette annulation, toute la filière du spectacle vivant est impactée : intermittents, metteur en scène, artistes et compagnies, qui viennent notamment présenter à Avignon leurs spectacles afin d'être repérés par des programmateurs, qui feront ensuite rayonner leur travail à travers l'Hexagone. Près de 20 % des achats de spectacles en France y sont ainsi réalisés, faisant de cette manifestation le plus grand marché du spectacle vivant. 

L'annulation va entraîner entre «15 et 20 millions d'euros de pertes», a indiqué à l'AFP le président du Off Pierre Beffeyte, rappelant par la même occasion qu'elle pourrait également engendrer des problèmes juridiques. «Les théâtres ont déjà encaissé les chèques. Si l'Etat confirme qu'il s'agit d'un cas de force majeure, ils doivent rembourser les compagnies. S'il ne le fait pas, ça sera une situation juridique ingérable», prévient-il.

C’est pourquoi le Conseil d’Administration d’AF&C rappelle qu’il « travaille donc à apporter tout son soutien aux auteur·rice·s, aux metteur·se·s en scène, aux interprètes, aux équipes des théâtres et d’une manière générale à l’ensemble des professionnel·le·s touché·e·s par cette décision ».

Son président Pierre Beffeyte a, par ailleurs, expliqué à l'AFP que la crise, à laquelle le festival veut répondre par un fonds d'urgence, devrait être une occasion pour « réguler » cette manifestation sans direction artistique dont l'offre n'a cessé d'enfler au fil des décennies.

Malgré cette difficile décision, le conseil d’administration a tenu par ailleurs à saluer « l’engagement de celles et ceux qui se battent au quotidien pour lutter contre le Coronavirus ».

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